Groupe I
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Le joli et courageux Neville Bardos, monture du cavalier australien, basé aux Etats-Unis, Boyd Martin, a été sacré cheval de l'année 2011 par l'USEF (Fédération Equestre Américaine). C'est son cheminement incroyable l'année dernière qui lui a valu très justement ce titre. D'abord sauvé de la boucherie par son cavalier qui avait acquis ce Pur Sang alezan, trop lent pour l'hippodrome, pour 850 dollars, Neville Bardos est doublement miraculé puisqu'il est un des quatre chevaux rescapés du terrible incendie ayant ravagé l'écurie de Boyd Martin fin mai, six de ces voisins de box n'ayant pu être sauvés. Il faut savoir que Boyd Martin, aidé de Philipp Dutton, avaient extirpé Neville in extremis, et en dernier, de l'écurie en flammes, malgré l'interdiction des pompiers. Le cheval s'était réfugié dans un coin et les deux hommes avaient réussi à le localiser dans l'épaisse fumée noire grâce aux bruits de râle émanant de sa gorge. Brûlé à plusieurs endroits et surtout, gravement touché aux poumons du fait des 45 minutes d'inhalation de fumée, le sort du réformé de courses reconverti en Champion de Complet, 10ème aux Jeux Mondiaux de Lexington en 2010, demeurait plus qu'incertain, c'était le cheval le plus gravement atteint. Dans le cas inespéré où le cheval survivrait à ses blessures, il était donné pour désormais inapte à la compétition. Après plusieurs sessions d'oxygénothérapie en chambre hyperbare à l'Ecole Vétérinaire de l'Université de Pennsylvanie où il était soigné, le survivant a pu sortir le 7 Juin. Très vite, il est apparu que le cheval ne se plaisait pas dans sa nouvelle vie de retraité et défiant tous les pronostics, il a donc été remis à l'entraînement. Trois mois après l'accident, l'irréductible Neville Bardos se classait 7ème (4ème s'il n'avait pas fait une barre à l'obstacle!) du CCI4* de Burghley, un exploit relevant d'un vrai mental de Champion, une généreuse récompense pour son cavalier qui a traversé une année éprouvante. Il avait pourtant eu des débuts délicatss, en 2002, lors d'une épreuve avec Silva Martin, épouse de Boyd, effrayé par un obstacle, il avait désarçonné sa cavalière et il avait fallu un bon quart d'heure pour le rattraper. "J'ai toujours espéré qu'il se calmerait un peu...à priori, ça n'est vraiment pas dans ses gènes!" confie Boyd Martin. Le cheval garde peu de cicatrices de cette nuit de cauchemar mais il a tendance à s'affoler s'il entend des sirènes ou à la vue de la fumée. "Il faudra être prudent aux abords de la torche olympique" plaisante le cavalier australien. Le PS australien, maintenant syndiqué en dix parts, pourrait bien faire partie de l'équipe américaine de CCE pour les Jeux de Londres.
Une belle histoire, digne d'un film, qui sait?
« Je vois parfois dans le regard d’un cheval la beauté inhumaine d’un monde d’avant le passage des hommes ». |
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