Les parts du cheval de course partent en fumée (Ouest-France)
Citation :Un joueur a acheté une part de trotteur par internet mais l'intermédiaire a disparu avec l'argent. Le cheval, en pension dans l'Orne, ne peut pas courir. Plusieurs autres plaintes ont été déposées.
« J'ai mis toutes mes économies dans cette part de cheval. Mais aujourd'hui, je n'ai plus rien. » Patrick Garnes est dépité. Ce Grenoblois, passionné par les courses et joueur régulier, a voulu passer de l'autre côté de la barrière, celle des propriétaires et vibrer encore plus en regardant les courses. C'était il y a un an. « Je ne connais pas d'entraîneur ou de propriétaire. Je me suis renseigné sur internet. » Il tombe sur le site de Didier Barlogis (1), qui propose de devenir co-propriétaire, avec explications et simulation de gains potentiels.
Patrick Garnes, qui dispose de 5 000 €, soit la totalité de ses économies, demande des explications. « Je l'ai eu plusieurs fois au téléphone. Je suis allé le rencontrer chez lui dans l'Est de la France. Il parlait bien, ça avait l'air sérieux. Je n'avais rien à faire : il se chargeait de repérer des jeunes chevaux, de les acheter et de les confier à un entraîneur. On n'avait qu'à donner l'argent. »
Le contrat signé, Patrick Garnes apprend qu'il est co-propriétaire d'un trotteur, à hauteur de 10 %. Un jeune poulain, As de Lorjac, confié aux bons soins d'un entraîneur installé dans l'Orne. « J'ai même reçu plusieurs photos de lui. M. Barlogis me disait qu'il grandissait bien et qu'il allait bientôt aller aux qualifications en vue de pouvoir débuter la compétition. »
Plusieurs victimes
À partir d'avril dernier, il n'a plus de contacts directs. « Je ne l'appelais pas chaque jour non plus. » Les choses se sont accélérées ces dernières semaines. « J'ai envoyé un message de félicitations à l'entraîneur, qui venait de gagner une course avec un de ses pensionnaires. En retour, il m'a renvoyé un mail d'urgence en me demandant de le rappeler. » C'est là que Patrick apprend que le propriétaire n'a plus donné de nouvelles depuis avril. « Non seulement, il ne paie rien mais en plus, il n'a pas donné les papiers nécessaires pour que le cheval puisse courir. »
Depuis, Patrick essaie de remonter la filière de l'escroquerie. « L'entraîneur s'était vu confier près d'une trentaine de chevaux par ce monsieur. Sa structure est mise à mal. Et il y aurait des centaines de victimes comme moi », s'indigne Patrick Garnes qui a porté plainte à Grenoble.
D'autres victimes se sont fait connaître. « Je ne sais pas si je pourrai récupérer ma mise mais je veux éviter que d'autres personnes ne se fassent avoir. »
Nous avons tenté de joindre Didier Barlogis, mais la messagerie de son portable est saturée.
(1) Sur le site de didierbarlogis.fr, le dernier article date de la mi-mai.
Jean-Luc LOURY.
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