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pierre60610 |
# 2 ≡ Re: Que connaissez vous de l'anemie infectieuse |
Course A
104 posts depuis le 22/8/2007
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elle est devenue rare, cette maladie virale grave et très ancienne n'a pas disparue pour autant de notre territoire, et reste un danger pour tous les équidés, qu'il s'agisse de chevaux, poneys, ânes ou mulets… Potentiellement présente sur les 5 continents, infectieuse et très contagieuse, elle est inscrite en France sur la liste des Maladies Réputées Légalement Contagieuses (MRLC), également appelées Maladies à Déclaration Obligatoire (MDO), ce qui signifie que toute personne qui constate son apparition sur un cheval doit immédiatement le signaler à la mairie de la commune concernée. La liste de ces maladies figure dans l'art 224 du code rural ( www.legifrance.gouv.fr/WAspad/ListeCodes ). Même si le cheval infecté ne développe pas la maladie, la détection du virus dans son sang est considérée comme un vice rédhibitoire au sens du code rural. Cette maladie tient son nom de l'Anémie (diminution des globules rouges dans le sang, qui donne une couleur très pâle aux muqueuses) provoquée par un virus de la famille des retrovirus (du genre lentivirus -le même que celui du VIH) ; les symptômes principaux sont donc liés à ces deux paramètres : de la fièvre, qui est une réaction de l'organisme à l'infection par le virus, mais aussi toutes les conséquences qui peuvent être habituellement attribuées à l'anémie : anorexie (perte de l'appétit), léthargie (fatigue extrême), oedèmes au niveau de l'abdomen et sur les jambes, et amaigrissement. Si l'on peut se fier à ces signes cliniques pour la diagnostiquer, il faut cependant effectuer une analyse de sang et un test de dépistage (dit "de coggins") pour avoir la certitude de la contamination. Si la plupart des chevaux infectés ne montre pas les signes de la maladie, c'est parce que la quantité de virus injectés par les insectes dans le sang reste relativement faible, et bien combattue par les défenses naturelles de l'organisme. Mais à l'occasion d'un stress important ou d'une grande fatigue (qui peut être provoquée par une autre maladie), le virus peut prendre le pas sur le système immunitaire du cheval affaibli, se développer, et le rendre malade. Beaucoup de chevaux malades portent l'affection en eux, sous forme "non apparente", et n'en montrent aucun symptôme. Certains peuvent cependant manifester la maladie sous une forme "chronique", dont les signes (fièvre, apathie, anoréxie, anémie...) apparaissent en crises intermittentes, à l'occasion d'un stress ou d'une fatigue importante (travail intensif, canicule, gestation), qui amoindrit les résistances immunitaires. Ces crises peuvent également survenir lors d'un traitement aux stéroîdes. Dans les cas les plus graves, le cheval présente une forme "aigüe" de la maladie, avec une fièvre très élevée (jusqu'à 41°C) accompagnée de tachycardie ("palpitations") et dyspnée (difficultés respiratoires), ainsi que d'une anémie très importante, aboutissant à une mort rapide, parfois en quelques heures... Le virus se transmet essentiellement par le transfert du sang d'un animal malade à un animal sain, par l'intermédiaire des insectes piqueurs hématophages (qui se nourrissent de sang directement dans les vaisseaux) et telmophages (qui se nourrissent du sang contenu dans les muscles). Lorsque les femelles de ces insectes, qui ont besoin des protéines sanguines pour pondre leurs œufs, piquent les chevaux et pompent leur sang, elles prélèvent des virus, qu'elles transmettent au cheval suivant, chez qui il va pouvoir se développer, et ainsi de suite jusqu'à contaminer la totalité du groupe..Les taons, qui sont telmophages, sont des vecteurs particulièrement redoutables ; en effet, n'ayant pas une trompe assez longue pour atteindre les vaisseaux, ils « déchirent » les tissus épidermiques pour provoquer une mini hémorragie et pouvoir ainsi prélever le sang de leur victime, rendant leur piqûre excessivement douloureuse, particulièrement pour les plus grands spécimen, appelés "taons des boeufs", et qui atteignent parfois 2cm de long. Le cheval, en se débattant, interrompt le repas du taon qui va se poser immédiatement sur un autre animal pour satisfaire sa voracité. Il pique dont un très grand nombre de chevaux en très peu de temps, multipliant ainsi les risques de contamination. La croissance de la maladie dans un troupeau de chevaux est conditionnée par la concentration de virus dans le sang du cheval porteur, la densité d'insectes dans les alentours, et leur rayon d'action (200m pour un taon). L'été indien que la France a connu en octobre 2005 a permis aux taons, qui disparaissent habituellement vers le début du mois de septembre, de sévir un peu plus longtemps que d'habitude, alors que l'organisme de certains chevaux était justement déréglé et affaibli par cette chaleur inhabituelle, ce qui a favorisé le développement de l'épidémie dont certains malheureux propriétaires ont fait les frais, particulièrement en Normandie... Ce mode de transmission vaut également à l'AIE son nom de « fièvre des marais », car les zones marécageuses constituent un milieu propice au développement des larves d'insectes, et particulièrement celles des taons qui ont besoin de boue pour survivre et grandir. Tout matériel souillé par du sang (aiguilles, seringue, instruments dentaires ou chirurgicaux, mors, brosses..) peut également être à l'origine de la contamination, car la durée de vie du virus à l'air libre est assez longue (plusieurs semaines à plusieurs mois), mais cela est relativement rare dans les pays « développés ». Par contre, la semence des étalons porteurs du virus est également contaminante, de même que le lait de la jument, et le liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus. Les chevaux qui ont été contaminés par le virus, quelle que soit la quantité, restent « porteurs sains » ou « asymptomatiques (sans symptômes) toute leur vie, et constituent donc un réservoir de virus et un danger potentiel pour tous leurs congénères, d'où l'importance d'être très attentif lors de l'apparition d'une épidémie dans une région, et l'obligation fréquemment imposée d'euthanasier les sujets malades. Les chevaux porteurs sains, comme ceux qui ont la chance de guérir, resteront toute leur vie positifs aux analyses de sang, qui peuvent être demandées lors d'une visite d'achat, et qui sont systématiquement réalisées sur les étalons en vue de leur agrément à la monte. La période d'incubation du virus dure généralement entre 15 et 30 jours, mais peut atteindre 90 jours. Il ne se développe chez aucune autre espèce animale que les équidés, et n'est donc pas transmissible à l'homme . Le meilleur moyen de limiter les risques d'apparition de la maladie dans un troupeau saint reste la lutte contre les agents vecteurs, et en premier lieu les taons et autres insectes telmophages... Continuer à prendre les précautions estivales contre ces sales bêtes, et en particulier vous pouvez donner du ledum palustre, ou de l'aïl à votre cheval (certains raffolent des gousses comme friandise !) : l'odeur qu'il donne au sang et à la transpiration éloigne indéniablement les insectes ; vous pouvez aussi l'administrer en poudre dans la ration. Vous pouvez aussi évider un crouton de pain, mettre la poudre dedans, et recouvrir avec la mie puis laisser sécher... le tour est joué, voilà une friandise très personnalisée ! Ne lésinez pas sur l'entretien des boxes et des abris, et retirer les crottins frais tous les jours, car ils servent également de nid à larves en tout genre. Evitez les prairies humides, et décapez les zones ou la boue s'est installée, car elle renferme des larves de taons qui peuvent avoir plusieurs années, et n'attendre qu'un redoux inhabituel pour éclore et commencer leur invasion... Mais la protection passe également par une prophylaxie sanitaire stricte, et notamment la surveillance des nouveaux chevaux, particulièrement ceux qui viennent de pays chauds.En cas d'apparition d'épidémie, il faut être spécifiquement intraitable (mais vous l'êtes déjà !) avec les conditions d'hygiène lors des soins : ne jamais réutiliser deux fois la même seringue, ne pas utiliser du matériel souillés par du sang. Et malheureusement, la lutte passe également en premier lieu par l'isolement et l'euthanasie des chevaux malades ou positifs au test de dépistage... Mais rassurez-vous, cette maladie reste tout de même confidentielle et très sporadique en France, et les autorités sanitaires veillent et informent en cas d'apparition de la moindre présomption |
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14.05.09 - 13:30 |
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