Groupe I
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le 24/6/2004
De : Idron (64)
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Encore un champion d'Auteuil qui s'expatrie
NEPTUNE COLLONGES
vendu aux Anglais
par Jacques DARMONY
(Photo Scoop Dyga)
Avec la vente du « Ortet » Neptune Collonges, lauréat du Prix Fleuret, l'obstacle français perd l'un des plus grands espoirs sur le steeple.
Après quatre succès d'importance cet hiver à Pau, une chute dans le Prix Duc d'Anjou et un impressionnant succès à l'occasion du «Fleuret», le demi-sang Neptune Collonges a logiquement «tapé dans l'oeil» des Anglais. Résultat : une transaction qui vient d'aboutir et va priver Auteuil de son chef de file actuel sur le steeple (génération des 4 ans). Une nouvelle plutôt triste.
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Irrésistible dans le Prix Fleuret, où il dictait sa loi à Balko et à Narock, ceux qu'on lui opposait avant le départ, Neptune Collonges s'annonçait comme la nouvelle vedette d'Auteuil, parmi les jeunes, ce printemps sur la butte Mortemart. Il y a pourtant plus de quatre-vingt-dix pour cent de chances qu'il ne dispute ni le Prix Jean Stern (3 mai) ni le Prix Ferdinand Dufaure (29 mai), une épreuve de groupe I qui consacre le meilleur de sa génération à cette époque de l'année.
Le fils de Dom Alco, dressé et façonné à Pau par Jacques Ortet, vient d'être acheté par une agence de courtage anglaise basée à Newmarket, Highflyer Bloodstock (Anthony Bromley et David Minton) agissant pour le compte du propriétaire britannique John Hales (*). Celui-là même qui s'était rendu acquéreur, voilà plusieurs années, du champion - autre demi-sang - français Azertyuiop, encore récemment à l'arrivée, au mois de mars, du classique Queen Mother Champion Chase et titulaire de plus de 837.000 euros de gains outre-Manche. Comme Azertyuiop, Neptune Collonges sera placé sous la responsabilité de l'entraîneur Paul Nicholls mais, selon toute vraisemblance, il ne participera pas aux deux classiques printaniers d'Auteuil : «Ce n'est pas le souhait de son nouveau propriétaire qui l'a acheté pour en faire un tout premier cheval anglais à 5, 6 et 7 ans. Actuellement, Neptune Collonges n'a rien à courir en Angleterre. Il y a donc de fortes chances qu'il parte au pré après avoir quitté le Béarn» (N.D.L.R : l'ancien cheval de la famille Vuillard a passé lundi une dernière visite vétérinaire, avec succès, faut-il le préciser).
Mulryan battu sur le fil
Reste que pour le théâtre exceptionnel que constitue l'hippodrome d'Auteuil, ce départ, s'ajoutant à beaucoup d'autres, va laisser un grand vide. Tant mieux pour les adversaires de «Neptune» serait-on tenté d'écrire ! Jacques Ortet, lui, regrette évidemment d'avoir perdu l'un des fers de lance de son écurie d'obstacle : «Mais, je reconnais que, vu les sommes en jeu, il arrive un moment où il est impossible de dire non. Et puis, c'est à moi et à mon équipe d'en fabriquer d'autres ; on va essayer de se consoler en remportant le Grand Steeple de Paris avec Sleeping Jack» (N.D.L.R. : deuxième du Prix Murat, mardi).»
Concernant la transaction qui a abouti à la vente de Neptune Collonges, il faut préciser que le propriétaire de Cyrlight, Sean Mulryan, était également sur les rangs. On sait de source sûre que l'Irlandais avait dépêché, depuis plusieurs semaines, ses émissaires pour acquérir chez Jacques Ortet Sleeping Jack (l'offre n'était pas assez conséquente), Jemykos, puis Neptune Collonges, c'est-à-dire les trois meilleurs sauteurs de l'écurie travaillant à Sers. Mais, comme dans toutes les ventes, le plus prompt à réagir et le mieux offrant a finalement eu le dernier mot. Cela dit, le vainqueur du Prix Fleuret serait-il resté en France s'il avait revêtu la casaque gros bleu et jaune ? C'est une question qui restera à jamais sans réponse.
(*) Impossible de savoir la somme mise sur la table pour l'achat de Neptune Collonges. La seule certitude vient de la bouche d'un courtier de renom que nous avons contacté : «Vous savez, il existe un vrai marché, avec ses réalités, et je peux vous dire que les chiffres qui circulent, évoquant des sommes records, sont le plus souvent fantaisistes, relevant du café du Commerce. Invariablement, nous sommes dans la science-fiction.» Ce à quoi on peut rétorquer : si moins de secret et de non-dit entouraient les ventes de pur-sang très populaires, la presse écrirait moins d'inexactitudes !
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