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 Goodbyehalo |
 # 2 ≡ Re: Sea Bird II |
Groupe I
1013 posts depuis
le 6/9/2003
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Au début des années 1960, Monsieur Jean Ternynck possédait dans son haras de Notre Dame de l’Isle en Eure, une jument nommée Sicalade. Fille de Sicambre, principal continuateur en France de la lignée de Prince Rose, vainqueur sur les pistes du Prix de Guiche, du Prix Greffuhle, du Prix Hocquart, du Prix du Jockey Club et du Grand Prix de Paris, et de Marmelade, inédite en course mais sœur des classiques Camargue II (Prix de Malleret) et Camarée (1000 Guinées anglaises et Prix Vanteaux), Sicalade ne courrut que deux fois à l’âge de 2 ans. Monsieur Ternynck, convaincu qu’il ne tenait pas en Sicalade une grande compétitrice, la ménagea pour le haras.
Au printemps 1961, il décida de présenter Sicalade à Dan Cupid, un tout nouvel étalon d’origine américaine (Native Dancer et Vixenette par Sickle, un demi frère du chef de race Hypérion).
Sea Bird naîtra au printemps 1962.
Il fit son apprentissage chez Etienne Pollet à Chantilly. En septembre, le poulain débute sur 1400 mètres ligne droite, sur l’hippodrome de Chantilly. Après une mise en route assez lente, du fait de sa morphologie et de sa grande taille, son action se développe au fur et à mesure de la course, qu’il finit très vite, gagnant d’une courte encolure.
Quinze jours plus tard, dans le Critérium de Maisons Laffitte sur 1400 mètres ligne droite, il l’emporte de la même façon, d’une encolure sur Blabla, une des meilleures pouliches de la génération née en 1962.
Sur les 1600 mètres du Grand Critérium, Sea Bird se montre peu maniable sur les parties courbes et ne peut remonter son compagnon d’entraînement Grey Dawn à la fin.
A noter que lors de cette course, son jockey habituel, Pat Glennon, avait choisi de monter Grey Dawn…
Au printemps 1965, il prend le chemin des classiques : il gagne le Greffuhle, le Lupin devant Diatome (Prix Noailles), puis direction Epsom, où il écrase le Derby de 2 longueurs alors que son jockey le ralentit depuis 50 mètres. Il remporte ensuite le Grand Prix de Saint Cloud avant de se diriger sur le Prix de l’Arc de Triomphe. Beaucoup disent avoir vu là la course du siècle au galop en Europe.
A l’entrée de la ligne droite, Sea Bird prend la tête, suivi par Reliance (Prix du Jockey Club). Les Blabla (seule jument au départ de l’Arc, Prix de Diane), Meadow Court (Derby d’Irlande, 2è du Derby d’Epsom, King George & Queen Elizabeth Stakes), Tom Rolfe (Preakness Stakes et American Derby, fils de Ribot) n’existent plus.
Au moment où le public s’attend à la lutte promise entre les deux géants, Pat Glennon ouvre les doigts… Et Sea Bird s’envole. Bien que penchant sur sa gauche depuis le poteau des 100 derniers mètres, le panneau affiche 6 longueurs sur Reliance. Diatome, Free Ride (Prix Ganay) et Anilin (pour la Russie) terminent éparpillés.
Le soir même de la course, l’annonce est officielle : Sea Bird part en location pour cinq années aux USA, dans un haras du Kentucky chez Mr. Galbreath, là même où l’avait précédé le grand Ribot.
Il eut là bas sept productions, et revint en France en 1972 après la saison de monte, mais mourut de colites en 1973.
Parmi ses produits on peut compter entre autres :
• Allez France (Poule d’Essai des Pouliches Gr.1, Prix de Diane Gr.1, Prix Vermeille Gr.1, Prix de l’Arc de Triomphe Gr.1 (deuxième de Rheingold en 1973), Prix Ganay Gr.1) mère ensuite de Action Française et Air de France (par Seattle Slew) pour ses meilleurs produits.
• Arctic Tern (Prix Thomas Bryon Gr.3, Prix de Fontainebleau Gr.3, Prix Ganay Gr.1, 2ème des Prix Lupin Gr.1, Niel Gr.3, Dollar Gr.2, 3ème des Eclipse Stakes Gr.1, et du Prix d'Harcourt Gr.2), père de Art Sebal (placé de Gr.3 en Allemagne), Bering (Prix du Jockey Club Gr.1, Prix Hocquart Gr.2, Prix Noailles Gr.2, Prix Niel Gr.3, 2ème du Prix de l'Arc de Triomphe Gr.1), Escaline (Prix de Diane Gr.1, Critérium de Saint Cloud Gr.2, Prix Vanteaux Gr.3), Harbour (Prix de Diane Gr.1), Ti King (Grand Prix de Deauville Gr.2, 2ème du Prix Morny Gr.1, 3ème du Prix La Force Gr.3)
• Gyr (Grand Prix de Saint Cloud Gr.1, Prix Hocquart Gr.2), d’où Bon Sang (Criterium de Saint-Cloud Gr.2, Prix des Chênes Gr.3, Prix Niel Gr.3)
• Sea Pigeon (champion sur les obstacles en Grande Bretagne et en Irlande)
• Sweet Rhapsody (Prix de Pomone Gr.3, 3è du Prix Vanteaux Gr.3) d’où Natski (Metropolitan Handicap Gr.1, Queen's Cup Gr.3, 2ème de la Melbourne Cup Gr.1 battu d’une demie tête par la championne Empire Rose)
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| 16.12.04 - 18:39 |
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| SeaBird |
 # 4 ≡ Re: Sea Bird II |
Groupe II
505 posts depuis
le 16/9/2002
De : PARIS
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Le retour du crack.
Le post de « seattleslew » ex « tidalium pélo » pourrait s’intituler « il était une fois…SEA BIRD » tant il est complet, bien écrit et retrace fidèlement l’histoire de ce cheval extra-ordinaire qu’était SEA BIRD dont j’ai eu le privilège de voir courir trois fois (Lupin, Saint Cloud et Arc).
J’ajouterai donc rien au récit de « seattleslew » sinon pour décrire l’atmosphère de cette époque. Atmosphère dont j’ai un vif souvenir car provenant de la mémoire du jeune adolescent de 15 ans que j’étais en 1965 …et on n’oublie pas ses souvenirs d’adolescent.
Tout d’abord une précision SEA BIRD n’a jamais été appelé SEA BIRD II bien qu’il soit effectivement le deuxième (et désormais le second) du nom.
Malgré sa courte carrière, SEA BIRD fut aussi connu des fidèles des arrière salle des cafés P.M.U pour célébrer le culte du tiercé dominical que du public des hippodromes, le P.M.U à l’époque choisissant volontiers les grandes épreuves du turf (Greffulhe, Noaille, Lupin, Grand Prix de Paris ou de Saint Cloud) comme support au pari tiercé. Il faut reconnaître que les partants dans ces épreuves étaient plus nombreux que désormais, l’esprit mercantile des propriétaires actuel s’étant probablement substitué à celui plus sportif de leurs prédécesseurs. Ainsi donc SEA BIRD pouvait rivaliser en terme de popularité avec ses contemporains trotteurs que furent OZO et sa drôle de queue et le minuscule OSCAR RL.
Bien qu’Equidia n’existait pas, SEA BIRD eu l’honneur de la télévision nationale lors de l’édition 1965 du Derby d’Epsom, retransmis en direct et en Eurovision par la B.B.C et commenté par l’incontournable Léon Zitrone* Le rôle de service public de l’ORTF n’était pas un vain mot pour ceux qui peu ou prou s’intéressaient aux courses de chevaux. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis… (C’était un mercredi car à l’époque le Derby se courait le mercredi et les Oaks le jeudi qui suivait. Tout fout le camp au pays de sa Majesté même les traditions séculaires).
Le Prix de l’Arc de Triomphe 1965 qui, comme le souligne « seattleslew », est considérée souvent comme la course du siècle, doit cette distinction tout autant à la prestation du vainqueur, qu’à la qualité de l’opposition et à la présence exceptionnelle d’un cheval américain TOM ROLFE et d’un cheval russe ANILLIN ce qui en pleine guerre froide était de nature à susciter les passions bien au-delà des enceintes des hippodromes. D’ailleurs l’hebdomadaire « Paris Match » consacra un article à l’événement.
Ce jour là, l’hippodrome de Longchamp était plein comme un œuf y compris la pelouse. Il faut dire que le Longchamp de 1965 était encore équipé des anciennes tribunes avec une capacité d’accueil moindre que les installations actuelles bien que le public s’y tenait debout. Ces tribunes étaient d’une architecture semblable à celle du pavillon dernier vestige des anciennes installations avec le totalisateur, y compris la petite tribune face au poteau d’arrivée d’où propriétaires entraîneurs et officiels suivent les épreuves. Dans une interview donnée à Paris Turf par Jean Romanet il y a quelques temps et dans laquelle il évoquait ces principaux souvenirs, celui-ci confia qu’il y avait tellement de monde ce jour là, y compris dans la tribune officielle, qu’il avait suivi la course depuis…le toit de celle-ci !
De course il n’y en eut point, SEA BIRD et Pat Glennon son jockey ayant décidé de « tuer » l’épreuve dès l’entrée de la ligne droite franchissant le poteau ralenti et, il est vrai, décollé de la lisse.
A ce sujet, l’explication communément admise, suite à cette arrivée, était que l’entourage de SEA BIRD voulait faire la démonstration aux éleveurs américains de l’incroyable supériorité de l’animal et ce n’est que bien plus tard (10 à 15 ans) que l’on prétendit qu’il avait versé à gauche comme un vulgaire ANTONIUS PIUS verse à droite. En tout cas peu importe…il n’avait gêné personne !
SEA BIRD battait RELIANCE de madame Dupré, monté par un Yves Saint Martin incrédule lui qui était en selle sur un cheval invaincu (Hocquart, Jockey-Club, Grand Prix de Paris, Royal Oaks) et DIATOME du Baron Guy de Rothschild père de l’actuel président de France Galop, monté par le regretté Jean Deforge adepte de la course d’attente. Ce même DIATOME remportera quelques semaines plus tard le Washington D.C International l’équivalent de la Breeder’s cup turf actuel.
SEA BIRD était monté par Pat Glennon, aujourd’hui disparu, qui a le paradoxe d’être invaincu avec lui et le seul jockey a l’avoir battu (avec GRAY DAWN), il était entraîné par Etienne Pollet, considéré comme le meilleur professionnel de son temps, qui s’est toujours refusé de s’occuper de plus de 40 chevaux à la fois, qui avait la réputation de beaucoup les faire travailler et de les engager en course sans tenir aucun compte de l’avis de leurs propriétaires ! Etienne Pollet n’a pas formé que des chevaux, il a aussi formé des hommes, François Boutin fût son élève.
Désireux de prendre sa retraite il prolongea son activité afin de s’occuper de GYR dans lequel il lui semblait retrouver les qualités de SEA BIRD. Car comme le précise « seattleslew » qui décidément mérite cette année encore qu’on lui décerne le titre de meilleure documentaliste de ce site, SEA BIRD était de grande taille avec des foulées de grande amplitude tout en restant très véloce et un pouvoir d’accélération hors du commun. GYR plus grand encore avait un galop (semblable à celui de NORTH LIGHT) qui était une caricature de celui de son père sans sa vélocité ni sa capacité à changer d’action.
ALLEZ FRANCE qui a couru jusqu’à l’âge de 5 ans est son produit doté du plus beau palmarès, et qui peut se parer du titre du galopeur le plus aimé de l’hexagone en son temps. Son nom y est sûrement pour quelque chose…
Comme je l’avais déjà écrit sur ce site un seul cheval m’a semblé comparable à SEA BIRD, PEINTRE CELEBRE qui malheureusement n’a pas, de mon point de vu, eu la carrière que ses qualités méritaient. Sûrement comme je le soulignais précédemment parce que les propriétaires ont changé eux aussi…
Une fois achevée la saison de galop 1965 et SEA BIRD parti aux U.S.A, Longchamp fût livré aux pioches des démolisseurs. Pour le modernisé nous a-t-on dit, en fait je crois que les dieux du turf ont décidé de détruire ce stade parce qu’ils savaient que plus aucun cheval n’en serait digne.
* En fait « Big Léon » était tellement sûr de la victoire de SEA BIRD dans le Derby qu’il avoua bien plus tard avoir commenté l’épreuve de la rue Cognacq-Jay où se trouvaient les studios de l’ORTF n’ayant voulu manquer un de ces déjeuners mondains dont il raffolait (c’était au Cercle Interallié) |
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| 17.12.04 - 23:25 |
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| PEINTRECELEBRE |
# 6 ≡ Re: Sea Bird II |
Course A
121 posts depuis
le 9/9/2003
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Du cheval qui s'embête et de l'homme qui n'a rien à faire
J'ai tout oublié des campagnes d'Austerlitz et de Waterloo, d'Italie, de Prusse et d'Espagne, de Pontoise et de Landernau...Mais jamais de la vie, on ne l'oubliera, la première fille qu'on a tenu dans ses bras . Le poète a bien raison ma foi, mais il a oublié de dire que pour ceux qui ont vu le grand Sea Bird à l'oeuvre, le souvenir restera à jamais gravé dans leur mémoire...
A toutes ces précisions sur celui qui est communément admis comme le plus grand coursier de l'histoire et qui auront comblé d'aise le demandeur, j'ajoute les miennes.
Il est rappelé que Sea Bird, versa à gauche dans l'Arc de 1965, ce qui eût pour conséquence, conformémént à une règle mathématique tout à fait basique, de réduire la distance qui le séparait de son dauphin, soit 6 longueurs...L' écart du poulain amena Etienne Pollet* à expliquer que son protégé "s'embêtait" et que "il était allé faire un tour côté tribunes". En fait, je ne suis pas vraiment sur que ce fût Pollet qui prononça ses mots -peut-être Glennon- mais le sens est le bon. Pour ma part, je n'ai vu du champion que quelques images fugaces dont ce fameux épisode de l'Arc 65 et, à chaque fois, je m'émerveille de la fluidité et de l'amplitude de son action et de cette puissance hors du commun tandis qu'à la corde on peut voir Reliance quasiment dans le rouge...
A la production de Sea Bird, un peu décevante il faut bien l'avouer, il convient d'ajouter le nom du classique US Little Current (Belmont, Preakness), un oubli impensable de la part de la grande prêtresse du Turf Americain, "Goodbye Halo" ex "Seattle Slew" ex "Tidalium Pelo" sans doute trop occupée à changer de patronyme (en cavale ma belle ?), ce qui expliquerait cette omission vite pardonnée, tant le titre officieux décerné par Sea Bird me paraît amplement mérité.
Il est bon de noter également que Sea Bird bénéficie chez Timeform de la plus haute cotation jamais attribuée à un cheval européen, soit 145 devant Brigadier Gerard, Mill Reef, Shergar et consorts. Alors, si même les anglais l'admettent...Mais un spécialiste américain se mit en tête un jour qu'il n'avait rien à faire de comparer Secrétariat et Sea Bird et, au terme de circonvolutions intellectuelles compètetement folles, il conclua que le premier était le meilleur...( Vous trouverez cet exercice de style en naviguant sur le web, pour ma part j'ai lu ça une fois -en anglais- et cela m'a suffi )
* Un sujet méritera d'être consacré à ce grand professionnel disparu il y a quelques années... |
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| 27.12.04 - 20:33 |
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