Groupe II
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Hélios Quercus est décédé l'année dernière, à 4ans, d'une peritonite (inflammation de l'abdomen). Son propriétaire Thierry Maudet explique pourquoi il veut créer une association pour l'incinération des chevaux. Le cheval n'a jamais été aussi présent dans la vie, de nos jours. Le nombre grandissant de manifestations sportives en rapport avec ce merveilleux animal, que ce soient les courses ou les concours hippiques, en est la preuve. Devenir propriétaire d'un cheval de course représente un rêve pour beaucoup de personnes. Le voir évoluer, vibrer au rythme de ses exploits est une chose fabuleuse. J'ai vécu, j'en suis conscient, une ascension exceptionnelle avec Helios Quercus en partant de zéro pour, moins d'un an plus tard, devenir gagnant de groupe I. A travers mon expérience, j'ai rencontré beaucoup de personnes, propriétaires et éleveurs, venus m'exprimer ce que mon aventure leur avaient apporté comme espoir. Je me félicite de n'avoir pas cédé aux offres juteuses d'achat de mon poulain, mon premier cheval. A aucun moment aujourd'hui je ne regrette ce choix. Pourtant ! Voici le récit très succinct d'un rêve que le destin a transformé en cauchemar… La mort de mon cheval a été aussi douloureuse que soudaine. Onze mois se sont écoulés depuis et je repense souvent à ce que nous aurions pu faire pour éviter cela. Je repense aussi aux merveilleux moments que ce petit cheval noir m'a fait vivre. Disparu le 2 octobre 2006 au matin, alors que je me dirigeais à la clinique pour assister à l'opération qui devait permettre de le sauver, j'ai été stoppé par un coup de téléphone m'annonçant la mort de mon champion. Comme si le ciel me tombait sur la tête, j'ai attendu un long moment avant de reprendre le volant pour me rendre à la clinique et caresser une dernière fois l'encolure de cet animal qui m'était si cher. En arrivant, je suis tombé à genou, en pleurs dans une mare de sang ou gisait Helios Quercus. Pendant trois jours, je me suis battu pour faire incinérer sa dépouille. Après des dizaines de coups de téléphone et une autopsie qui aura duré trop longtemps, j'ai dû me résoudre à laisser partir mon champion à l'équarrissage. En effet, le transport de mon cheval en Belgique, comme il était prévu pour lui permettre de pouvoir être incinéré, ne pouvait plus se faire, les délais et l'autopsie pratiquée l'ayant rendu intransportable. En France, il existe une loi qui interdit d'incinérer individuellement un animal de plus de 40 kilos. Une deuxième loi empêche le franchissement des frontières françaises à tout animal mort s'il n'est pas dépecé en morceaux de moins de 130 kilos, c'est-à-dire pour un cheval, en « kit ». Après un moment de doute et aidé moralement par mon entourage et mes amis dont les membres du Département propriétaires de France Galop, j'ai décidé de continuer ma carrière de propriétaire. J'ai toujours ce même amour du cheval avec un objectif en plus. Cet objectif n'est pour le moment qu'une illusion. J'ai décidé d'en faire un combat, pour Helios Quercus et ces centaines de champions qui sont comme lui parti à l'équarrissage sans que leurs propriétaires n'aient pu s'y opposer, au nom de la loi ! J'ai vécu, en près de 25 ans de métier dans la gendarmerie, des choses horribles, notamment au Kosovo en 1999 et 2004. C'est pour cette raison que j'ai acheté Helios. Il m'a fait oublier toutes ces horreurs. J'ai maintenant une dette envers lui. Cette dette, je ne peux l'assumer seul. J'ai besoin de vous, de vous tous. Je veux qu'on puisse, en France, donner aux propriétaires qui le souhaitent la possibilité d'offrir une fin plus heureuse à leurs compagnons en respectant jusqu'au bout cet animal noble. J'ai déjà entamé des démarches auprès des ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie et du développement durable pour faire changer la loi. J'ai senti à travers les conversations téléphoniques que j'ai pu avoir avec la personne en charge du dossier que nous pouvions avoir un réel espoir. Je me suis déplacé cet été en Belgique à côté de Namur pour visiter l'établissement où sont incinérés les chevaux en provenance de plusieurs pays d'Europe. J'ai été reçu par le directeur, M. Thirionnet et toute son équipe qui pratique déjà dans le plus grand respect l'incinération individuelle. Nous avons discuté pendant plus de trois heures et je suis maintenant convaincu de l'utilité d'un tel établissement en France et prêt même, si j'arrive à réunir les fonds, à laisser tomber mon métier de gendarme pour me consacrer à sa mise en place. Il me faut pour cela rassembler le plus de témoignages possibles et lettres de soutien. Ces courriers, j'en suis certain, représenteront un plus auprès des ministères concernés. J'ai besoin également de connaître, pour optimiser mon projet, votre avis sur la question. Ensuite, il restera à trouver un lieu d'implantation où les écologistes accepteront cette idée d'incinérateur. Le chemin reste encore long et encombré, mais s'il peut éviter à nos animaux auxquels nous sommes si attachés de suivre celui de l'équarrissage, cela ne fera que leur rendre un bel hommage. Vous pouvez adresser vos courriers à l'adresse suivante : Thierry MAUDET, Au nom du cheval, 8 rue des Capucins, 72200 LA FLECHE. tirer du journal jour de galop |
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