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| Anonyme |
 # 2 ≡ interview d'andre fabre |
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| 30.03.13 - 13:29 |
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 Valerya |
# 4 ≡ Re: interview d'andre fabre |
Groupe I
2757 posts depuis
le 5/7/2008
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Le problème n'est pas de le faire s'exprimer en français, mais de trouver une personne ayant une formation de journaliste pour l'interviewer 
JDG n'a pas commis d'impaire et a envoyé un écrivain.
Guy Thibault a connu André Fabre quand il manageait l’écurie de José-Marie Soriano. Le futur historien des courses fran- çaises avait en effet choisi André Adèle pour entraîner le cheval Eglamour. Or André Fabre remporta avec lui le Prix Céréaliste, le 30 mars 1975, à Auteuil. De là naquit une amitié vieille de trente-huit ans.
Guy thibault pour Jour de Galop. – Cette passion du cheval qui vous anime, depuis quel âge la ressentez-vous ?
André Fabre. – Depuis que j’ai pu caresser des chevaux de trait dans une ferme.
Sans doute vos parents ont-ils essayé de la réfréner ?
Non, jamais.
Avez-vous souvenir de la première courses que vous avez gagnée en tant que gentleman-rider ? C’était le 24 mai 1970 à Argentan dans un steeple-chase avec une certaine Pickle sous les couleurs de Guy Ribard. Vous devanciez un cheval entraîné par André Adèle.
Très bien. J’étais rentré à Saint-Germain-en-Laye en vélo Solex dans la nuit sans que cela ne me paraisse long !
Votre savoir, vous reconnaissez que vous le devez à l’enseignement de l’entraîneur André Adèle. Que vous a-t-il appris d’essentiel ?
La confiance en soi et l’indépendance d’esprit.
Après avoir remporté comme jockey en 1977 le Grand Steeple-Chase à Auteuil avec Corps à Corps, vous avez décidé, en février 1978, au décès de votre maître, d’entreprendre la car- rière d’entraîneur. Quelle était alors votre ambition ?
Entraîner quelques sauteurs.
Vous avez remporté comme entraîneur quatre fois le Grand Steeple consécutivement de 1980 à 1983. Quel était le meilleur des quatre vainqueurs, Fondeur, Isopani, Metatero ou Jasmin II ?
Isopani
En 1983, vous avez gagné votre premier Gr1 en plat, le Prix d’Ispahan avec Al Nasr. Depuis lors, à ce jour vous totalisez 157 Grs1 (110 en France et 47 à l’étranger) et dépassez le précédent record détenu par François Mathet (136 dont 17 à l’étranger). Parmi ces vainqueurs de Gr1, quels sont les cinq chevaux qui vous ont procuré le plus de satisfaction ? Zafonic, Pour Moi, Peintre Célèbre, Lope de Vega et Soviet Star*.
Avec environ 200 pensionnaires sous votre responsabilité, vous êtes à la tête sans doute d’une petite PME. Combien employez-vous de personnes d’une part pour les chevaux, d’autre part pour les services administratifs ?
Quatre-vingt-deux personnes pour les chevaux et trois personnes pour les services administratifs.
Combien avez-vous de premiers garçons, quel âge ont-ils et comment les avez-vous sélectionnés ?
Six premiers garçons, cinq hommes entre 50 et 60 ans, et une jeune de 30 ans. J’essaie de privilégier les gens qui travaillent chez moi et utilise des jeunes femmes.
En septembre 1990, vous avez déclaré au journal Week-End « que ce sont les bons lads qui font les bons chevaux, et les bons chevaux qui font les bons entraîneurs ». Que pen- sez-vous aujourd’hui de ce dire ?
Je mettrais devant les grands propriétaires. Je pense notamment à Paul de Moussac et à Jean-Luc Lagardère qui m’ont tant appris avec simplicité et amitié.
Quelles sont les caractéristiques que vous recherchez prio- ritairement chez les jeunes désirant effectuer leur apprentissage chez vous qui avez formé tant d’excellents jockeys tels Johan Victoire, Maxime Guyon, Pierre-Charles Boudot et Mickael Barzalona ?
La passion du cheval, les aptitudes physiques et une bonne personnalité.
Quelles qualités primordiales recherchez-vous chez un jockey ?
Elles sont très nombreuses et doivent former une harmonie.
Quel est votre avis sur l’utilisation de la cravache ?
Elle est généralement néfaste entre des mains maladroites. Elle peut être utilisée si c’est sans violence et sur un cheval qui a des ressources, jamais sur un cheval fatigué. Il est extraordinaire que nous ayons eu en France, si longtemps, le merveilleux spectacle que nous donnait Yves Saint-Martin, exemple en la matière, et que personne n’a été fidèle à son école.
Installé depuis trente-cinq années, avez-vous changé de méthode d’entraînement, disposant aujourd’hui de nombreux outils récents, aliments nouveaux, chiropractie, physiothérapie, échographie, marcheur automatique, piscine, etc. ?
Je suis resté fidèle à une alimentation traditionnelle et pour le reste, en use avec mesure, car un exercice bien donné est la seule chose qui compte.
Vos jeunes chevaux sont-ils débourrés par votre personnel ou l’ont-ils été avant d’entrer dans vos écuries ? Le Cheikh Mohammed fait-il débourrer ses chevaux en Angleterre ou en France dans le haras du Bois – près de Troarn – qu’il a acheté en 2009 ?
C’est selon l’organisation du propriétaire. Nous en débourrons à la maison environ 30 %.
Quand vos chevaux ont besoin de repos ou de longs soins, restent-ils dans vos écuries ou sont-ils envoyés dans des centres spécialisés ? Si oui, quels sont les établissements choisis par vous ?
Je les envoie chez leurs propriétaires quand leurs haras le permettent.
En 2009, vous avez constitué avec le Cheikh Mohammed – devenu avec une centaine de chevaux votre principal pro- priétaire – un gentleman agreement prévoyant, le moment venu, le transfert de certains bons éléments de l’écurie de Chantilly vers Godolphin qui est la vitrine de l’opération du patron de Dubaï pour la promo-
tion de son émirat. Vous jouez le jeu à 100 %. Mais, parmi les chevaux transférés, en regrettez-vous plus particulièrement. Par exemple, Mastertroke, troisième de l’“Arc de Triomphe” ?
Je pense que Cheikh Mohammed s’efforce de créer à Dubaï un système de courses unique où les chevaux du monde entier peuvent se mesurer à un moment de l’année acceptable pour tous (je parle des chevaux d’âge). C’est une occasion pour nous de comparer la valeur des grands élevages du monde entier, de voir les meilleurs jockeys et d’apprécier le travail d’une grande variété d’entraîneurs. Je suis heureux et fier de contribuer modestement à ce projet en préparant quelques chevaux en vue de cet événement. Moi-même et mes cavaliers suivons avec plaisir les performances des chevaux dont nous nous sommes occupés.
Grâce à l’Institut de France, à la ville de Chantilly, à France Galop et au prince Karim Aga Khan, vous disposez à Chantilly du meilleur centre d’entraînement de France. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que le centre de Chantilly vaut pour la beauté de son site, de sa forêt et de la variété des pistes bien entretenues. Le climat de l’Oise n’est pas idéal et la proximité de Paris complique beaucoup notre travail car tout est coûteux.
L’entraîneur d’un cheval de course n’est qu’un metteur au point qui doit déceler ses moyens, sa qualité mais qui ne peut pas l’améliorer. Le créateur du cheval c’est celui qui a décidé l’accouplement de ses parents, le naisseur, l’éleveur. Êtes-vous d’accord sur ce point ?
Je partage tout à fait ce point de vue. L’éleveur, ainsi que l’acheteur, nous donnent une pierre d’une qualité déterminée ; à nous, entraîneurs, de bien la tailler pour que ses feux brillent le plus possible.
Votre épouse Élisabeth, rencontrée quand vous étiez tous deux chez André Adèle, a été longtemps votre bras droit. Maintenant, elle s’est tournée vers l’élevage. L’encouragez- vous dans cette voie ?
Ma femme s’occupe de l’entraînement plus que jamais. Son élevage s’ajoute à ses activités.
En général, combien de temps vous faut-il pour déceler un cheval sortant de l’ordinaire ?
Je peux le déceler très tôt ; en tout cas je m’efforce d’exercer mon œil à le faire. Il est rare qu’un très bon cheval ne soit pas quelque peu différent de ses camarades d’entraînement.
Votre passion pour le cheval est si forte que votre délassement favori est en faveur du polo, à tel point que vous passez vos brèves vacances d’hiver en Argentine, La Mecque du polo. Qu’est-ce que le polo vous apporte ?
Le polo me permet de rester au contact des chevaux, de les monter surtout. Il nécessite une bonne condition physique et une agressivité très utile dans ma profession !
Si un poulain entrant dans vos écuries ne rassemble pas le modèle, l’origine et la provenance (haras où il a été élevé), laquelle de ces caractéristiques majeures privilégiez-vous ?
J’ai envie de vous dire que je ne souhaite pas l’entraîner ! Mais si son propriétaire veut essayer, je le prendrai.
Que pensez-vous du nouveau programme établi en 2005, notamment du raccourcissement de la distance du Prix du Jockey Club (2.100 mètres) afin de « ménager physiquement les chevaux dans la perspective de l’“Arc de Triomphe” et d’une carrière de 4ans », comme le soulignait à l’époque le président de France Galop ?
Je suis pleinement favorable au raccourcissement de la distance du Prix du Jockey Club qui exige plus de vitesse donc de qualité. Pour les chevaux en manquant, il existe le Grand Prix de Paris et surtout le Derby irlandais. Il me semble que les derniers gagnants du "Jockey Club" ont été bien reçus par les éleveurs.
Quel est votre hippodrome préféré ?
Newmarket, Longchamp et Vittel (pour la province).
Quel cheval vous a le plus impressionné au cours de votre carrière, en obstacle et en plat ?
Al Capone II et Mill Reef.
Quel est le meilleur souvenir de votre carrière d’entraîneur ?
Tous mes partants en Grande Bretagne.
Le 19 juin 2008, la reine Élizabeth vous a fait l’honneur de vous inviter au château de Windsor et de vous rendre avec elle dans son carrosse au Royal Ascot. Quels ont été les principaux sujets de vos entretiens ?
Les terrains de polo de Windsor et les chevaux de concours complet de sa petite-fille.
« Par bonheur pour l’humaine quiétude, les chevaux ne parlent pas... Si nos compagnons avaient voix au chapitre, il nous deviendrait très difficile de décider seuls de leur emploi. » Que pensez-vous de ces propos tenus par Jean Trarieux en 1926 ?
Les chevaux nous parlent par leurs attitudes, leurs regards, leur aspect ; il faut essayer de comprendre ce qu’ils nous disent. La parole ne me semble pas indispensable.
Il y a trente ans, le journal Galop Informations vous a désigné "Homme de l’année 1983". Depuis lors, vous avez été vingt-quatre années tête de liste des entraîneurs selon les gains. Quel sentiment ressentez-vous à propos de ce palmarès unique au monde comme le révèle Courses & Élevage ?
L’essence de notre métier est de précéder ses concurrents. Alors, je suis satisfait quand c’est le cas.
* Zafonic (1990, invaincu à 2ans en 4 courses dont Prix Morny, Sa- lamandre, Dewhurst Stakes. 3ans, 3 courses, 1 victoire, Two Thou- sand Guineas). Pour moi (2008, 2 ans, 2 courses, 1 victoire. 3ans, 3 courses, 2 victoires, Derby d’Epsom, Prix Greffulhe). Peintre célèbre (1994, 2ans, 2 courses, 1 victoire. 3ans, 5 courses, 4 victoires, Prix du Jockey Club, Grand Prix de Paris, Arc de Triomphe, Greffulhe). Lope de Vega (2007, 2ans, 3 courses, 2 victoires. 3ans, 6 courses, 2 victoires, Poule d’Essai, Prix du Jockey Club). soviet star (2ans, 1 course, 1 victoire. 3ans, 7 courses, 4 victoires, Poule d’Essai, Sussex Stakes, Prix de la Forêt, 2e Jean Prat, St James’s Palace Stakes, Moulin de Longchamp. 4ans, 6 courses, 3 victoires, July Cup, Moulin de Long- champ, Truste Forte Mile).
Source JDG du 30/03/13
[ Edité par Valerya 30.03.2013 - 14:41 ]
"Visez la lune, même si vous échouez vous serez parmi les étoiles." Oscar Wilde |
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| 30.03.13 - 15:40 |
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| Anonyme |
# 5 ≡ Re: interview d'andre fabre |
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Grand merci Valerya  |
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| 30.03.13 - 15:49 |
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