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Man-o-War |
# 7 ≡ Re: PHILIPPE CHEVALIER |
Course A
139 posts depuis le 21/5/2004
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Paris Turf Du 23-02-2005 :
Tombé à Enghien le 14 septembre dernier, Philippe Chevalier avait été, le soir même, l'objet d'une délicate intervention chirurgicale. Au fil des semaines et d'une convalescence beaucoup plus lente que prévu, le crack-jockey d'Auteuil a dû faire contre mauvaise fortune bon coeur. Ayant déjà pris sa décision il y a quelques semaines, Philippe s'est vu délivrer, hier matin, mardi, un certificat d'inaptitude à pouvoir continuer d'exercer son métier. Sa carrière de jockey est donc bel et bien terminée.
Paris-Turf. Vous a-t-on suggéré un sursis, une alternative ? Philippe Chevalier. Les spécialistes ont été clairs. Avant même que ne soit entièrement résorbé l'hématome résiduel qui affecte mon pancréas, ou ce qui en reste, ils m'ont fait savoir que, désormais, tout nouveau traumatisme entraînerait des complications très lourdes de conséquences. Compte-tenu des risques implicites liés au métier de jockey d'obstacle, les enjeux étaient donc énormes. Il fallait renoncer.
Quel était le diagnostic quand vous êtes tombé à Enghien, le 14 septembre, avec Northerntown ? Il n'a pas pu être établi sur le champ. Je n'avais ni fracture, ni le moindre choc cérébral. Je souffrais beaucoup du ventre, en pensant que c'était un coup, et que ça passerait. Transféré aux urgences de l'hôpital d'Eaubonne, j'ai fait l'objet d'examens approfondis, sans être particulièrement inquiet. Il n'empêche qu'on m'a opéré sans plus attendre. Ce n'est qu'a posteriori que j'ai réalisé la gravité de mes lésions. On m'a enlevé la rate mais aussi, partiellement, le pancréas. Il a fallu encore plusieurs jours pour que j'assimile le message des chirurgiens. J'étais passé tout près de l'issue fatale...
La perspective d'arrêter de monter s'est-elle alors imposée à vous ? Non. Même si mon maintien en service de réanimation s'est prolongé davantage que prévu, j'étais décidé à reprendre, en 2005, avec le temps nécessaire pour ma convalescence. Même si cet hématome résiduel continuait de différer les échéances, je me figurais que c'était possible. Mais il a fallu se rendre à l'évidence. Il m'a fallu mesurer mes efforts, ne pas forcer. La mise en garde des médecins sur les risques en cas de nouveaux chocs m'a néanmoins convaincu. Ma carrière est arrivée à son terme.
L'heure des bilans, pour un jockey d'obstacle, se mesure autant en victoires qu'en accidents... Sur ce dernier plan, j'ai effectivement mon compte. Trois fractures de la clavicule, un grave traumatisme facial qui a nécessité une réfection de la pommette, un scaphoïde éclaté qui m'a valu cinq mois à pied, et tout un catalogue de fractures, malléole, bassin, métacarpe, côtes, et j'en passe...
Et en terme de succès ? La barre des 500 franchie, en vingt ans de carrière avec un record de 98 victoires en une saison, qui a longtemps fait référence, avant que Christophe Pieux ne m'en dépossède... Au-delà des chiffres, il y a eu des moments d'exception, les uns dus aux chevaux, les autres, aux hommes...
Des noms... Côté chevaux, il y a eu surtout mes deux favoris, Mandarino et Phonidal, même si Ubu III devrait a priori leur ravir la meilleure place dans mon coeur - mais sa mort sur le champ, juste après avoir passé victorieusement le poteau du Grand Steeple- reste un douloureux souvenir... Avec Mandarino, qui n'avait pas des moyens d'exception, nous avons réalisé un carton d'exception, surtout pour un ex-réclamer, avec la passe de trois des grands steeples, à 3 ans (Prix Congress), à 4 ans (Prix Maurice Gillois) et chez les chevaux d'âge (Grand Steeple-Chase de Paris). Il fallait beaucoup anticiper avec lui, tant sa pointe finale était fugace. Gagner avec un cheval si pointu à monter, c'était très gratifiant pour moi. Phonidal, revenu au top après avoir été considéré comme condamné, c'est aussi une histoire d'affectif...
Et côté hommes ? Evidemment, je dois énormément à Marcel Rolland. Notre collaboration n'a jamais été assombrie du moindre nuage, en dépit des successions de phases de forme et de déconvenues. Pas un mot au-dessus de l'autre. Un profond respect mutuel. Ce contexte m'a toujours épargné la pression, qui est le grand écueil chez les jockeys d'obstacle. En fait, ma carrière m'a amené à ne «pratiquer» qu'un nombre très réduit de patrons, les autres étant François Doumen et Jean-Paul Gallorini, grâce auquel j'ai décroché mon record de 1991.
C'est lui qui vous a mis le pied à l'étrier... En fait, j'avais commencé dans les rangs des amateurs dans le Sud-Est. C'est Christophe Mossé, alors leader des gentlemen-riders, qui m'a initié et m'a introduit dans le milieu. Je poursuivais mes études, mais je me suis déterminé à tenter ma chance comme professionnel, suite à un échec au bac. J'ai sollicité Jean-Paul Gallorini, pour une place parmi ses cavaliers d'exercice. Il m'a réservé sa confiance, au-delà de toutes mes prétentions...
Et maintenant ? Parallèlement à ma carrière de jockey, j'ai été sollicité comme consultant par le journal «Week-End». L'exercice du «papier», je l'ai donc pratiqué d'abord pour moi, pour la gestion personnelle de ma carrière, au jour le jour, puis pour un journal. C'est la voie dans laquelle je vais désormais m'investir, non seulement pour «Week-End» mais aussi pour «Paris-Turf», sous d'autres angles que celui du pronostic. Un nouveau challenge, qui me mobilise autant que la montée progressive d'un poulain vers les sommets... |
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23.02.05 - 13:23 |
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