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Véronique, trés grande pensée, je parlais de jean il y a encore 2 jours
Estrait du JDG
JEAN LABORDE, UNE FIGURE DU SUD-OUEST ET DE L’ÉLEVAGE NATIONAL DISPARITION 8 Jean Laborde nous a quittés mardi dernier à l’âge de 79 ans des suites d’une très longue maladie. Eleveur, propriétaire et membre influent du Syndicat des Eleveurs (dont il fut le vice-président dans les années 80), c’était un homme très populaire dans le Sud-Ouest et dans toute la famille de l’élevage français. Jean Laborde était né à Lème, près de Pau. Son père y était instituteur et y exploitait une petite ferme. Il élevait quelques arabes… C’est ce petit élevage que Jean passa une vie à développer avec succès, faisant aussi bien dans l’arabe que dans le pur sang, investissant à la fois dans les poulinières et dans les étalons, allant jusqu’à s’étendre en Normandie en achetant le Haras de Sai, pour y stationner ses yearlings afin de les avancer dans leur préparation physique. Jean Biraben, qui lui doit sa passion des courses (« Si je ne l’avais pas rencontré sur l’hippodrome de Mont-de- Marsan, un beau jour de 1978, je n’aurais jamais eu cette seconde vocation », nous a-t-il confié très ému), a été un peu comme son fils spirituel. Jamais il n’oubliera cet homme charmeur, aux yeux malicieux et au visage de baroudeur, qui savait emporter l’adhésion. « Je ne sais pas pourquoi, dès qu’on le voyait, on avait envie de lier conversation avec lui. Il était à l’aise dans tous les milieux et s’investissait dans tout ce qui lui tenait à coeur. Son business, bien sûr, mais aussi l’élevage local, la défense des petits éleveurs… C’était un vrai homme de syndicat, au bon sens du terme. Chez lui, rien n’était à sens unique. Il savait faire manger tout le monde autour de lui ! » Jean Laborde aimait aller au bout de ses convictions, et il fut l'éleveur qui a su donner une véritable âme à l'élevage du Sud-Ouest, de « son Sud-Ouest » qu'il aimait tant et dont il incarnait les valeurs. Sa chaleur humaine, matinée d'un radical-socialisme qui fait partie du terroir local, lui a assuré un tissu de relations qui lui sont restées fidèles toute sa vie. La simplicité et l'authenticité de l'homme ont fait de lui une vraie figure de l'élevage français, bien que sa popularité évidente ne l'a jamais incité à occuper le devant de la scène. Cet homme avait la stature intérieure pour jouer le rôle d'un résistant dans un film de Jean Renoir, il se contenta d'être l'ami sincère de ses proches. Et c'est ce culte des copains à la Georges Brassens qui faisait qu'il fumait tout le temps, et que cette maudite cigarette l'a empêché trop tôt de respirer librement, pour finir par l'emmener au grand dam de ses potes et sa famille. Jean Laborde savait se montrer précurseur, comme en offrant ses meilleurs juments à ses étalons de vitesse tels Prompt ou Blinis avant de les revendre au Japon, ou en dénichant la mère de Miss Satamixa avant le Le Marois de la formidable pouliche de Lagardère. Comme en allant à la saillie de tel ou tel bon étalon en Normandie, et en incitant les éleveurs du Sud-Ouest à le suivre. Comme en créant de toutes pièces des ventes de yearlings à Biarritz et à La Teste pour tenter d’encourager les échanges dans le grand Sud-Ouest. Tout en oeuvrant avec acharnement au sein d'un Syndicat des Eleveurs dominant à l'époque, avec Pierre Valentin et Michel Henochsberg, ses amis politiques qui savaient ce qu'ils devaient à Jean, le fidèle parmi les fidèles. Le haras de Sai a été vendu il y a quinze ans à Thierry Ardisson. Mais Véronique, la fille de Jean, continue d’exploiter l’antenne de Lème avec réussite, grâce à une douzaine de poulinières arabes et pur sang. Elle perpétue ainsi un lieu simple et chaleureux, et ainsi cette silhouette ridée demeure parmi nous. A son épouse Christine, qui l’a tant secondé, et à toute sa famille, JDG présente ses plus sincères condoléances. Et au nom de tous ses amis, du Sud Ouest et d'ailleurs, un seul mot : Salut Jean, nous te t'oublierons jamais. |
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