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Anonyme |
# 5 ≡ Re: DAX 4/07 |
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tribune intéressante de C. Barande Barbe dans le JDG du jour :
APRES DAX… COMMENCER PAR LE COMMENCEMENT Par Corine Barande-Barbe Entraîneur-Propriétaire-Éleveur et Présidente des "Actionnaires du galop" « Je ne suis pas là pour porter un jugement sur "l’affaire" de Dax… Je suis là pour courir les chevaux que j’entraîne, dont je suis souvent propriétaire et que j’élève même parfois. Mais je peux témoigner du malaise certain qu’elle met en lumière. C’est l’occasion pour chacun de prendre conscience de problèmes et de demandes qui ont été ignorées et muselées par les instances. Nombreux sont ceux qui réclament désespérément depuis des mois des courses pour leurs chevaux de tous âges. "L’affaire Dax" est largement dramatisée… Pour éviter les vraies questions ! Nos dirigeants hurlent au scandale et aux martyrs alors qu’ils ignorent les acteurs depuis des mois ! Rien ne serait arrivé s'ils avaient entendu les alertes et adapté le programme. Les mêmes écuries ont fourni en majorité les non-partants et les éliminés de Dax. Quant à la perte d’enjeux, elle est infime comparée à celle que génère chaque jour le renoncement de ceux qui ne peuvent assumer la grande transhumance quotidienne. La question du programme est beaucoup plus grave … Oui, le vrai problème est ailleurs : est-il normal et rationnel qu’une trentaine de chevaux parisiens courent à 800 km de chez eux en semaine ? Avec ce que représentent les frais annexes, la fatigue pour les chevaux et le personnel, la désorganisation des écuries ? Non ! On ne court pas à Paris quatre mois par an et Paris concentre d’une part les Groupes, Listed-races, courses A et B et d’autre part les "réclamer" et handicaps. On y manque cruellement de courses à conditions "normales", ce système impose de voyager et transperce le budget transport, écoeurant un vivier de propriétaires. il faut vraiment se voiler la face pour l’ignorer. Tout le monde est heureux de voyager pour courir un Groupe. Mais, qui est obligé de voyager ? Les grilles d’effectifs France Galop indiquent que la "fédération Paris" (Chantilly + Maisons-Laffitte) regroupe 3.179 pur-sang, soit 35 % du total : 48 % des 2ans, 42 % des 3ans, 32 % des 4ans et 23 % des 5ans et plus. La répartition des opportunités est choquante. Exemple : chez les 2ans, jusqu’au 31/8, Paris, Compiègne et Fontainebleau n’accueillent que 17 % des courses à conditions et seulement 11 % des "G" et "F" (avec des conditions plus fermées qu’ailleurs) alors qu’elles devraient permettre d’entrer dans le programme. En incluant Deauville et Clairefontaine (un jour de déplacement depuis Paris), avec 55 % des 2ans si on trouve 100 % des Groupes et 52 % des "réclamer", on atteint à peine 33 % des courses à conditions et 23 % des "G" et "F". Pas étonnant que l’on s’insurge à Paris et au nord-ouest ! La "fédération Paris" n’est que virtuelle… Par esprit de justice, il est urgent que France Galop en fasse une réalité avec les mêmes droits et la même représentation que les autres fédérations… Des acteurs se révoltent et lancent le premier cri d’une colère et d’un désespoir qui montent, témoins de la crise des professionnels. Fini le temps des engagements électoraux où chacun promettait de remédier à cette crise en « adaptant la répartition des opportunités aux effectifs ». Une fois élus, rien n'a été fait ! Le problème s’amplifie sur tout le territoire dans l’indifférence la plus coupable. Le refus de toute concertation définit désormais le Galop, avec la méconnaissance du terrain et l’indifférence aux réalités. D’où la création de Génération Galop et du Cercle Tourbillon… Si on révise un budget en consultant d’une oreille distraite quelques relations et en évitant les représentants officiels des acteurs concernés. Si on ose ensuite imposer de mauvaises mesures, comment s’étonner que ce despotisme engendre la révolte ? « Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt… » Quand les acteurs réclament la refonte promise du programme, le conseil d’administration (se passant désormais de l’expertise des directeurs, on croit rêver) se focalise sur une réaffectation bâclée du budget des indemnités de transports : grave erreur ! Pas question de consolations ni de cadeaux antisportifs : en l’occurrence le terme "indemnité" signifie "allocation versée en compensation de certains frais". Plutôt normal dès lors que l’on n'a pas le choix ! Pour diminuer les dépenses, il faut réduire les déplacements par un programme pyramidal et national qui satisfasse chaque région. Pour éviter quelques abus, une mesure dont personne ne connaît les détails d’application punit tout le monde à l’aveuglette : ceux qui subissent le manque d’opportunités seront doublement pénalisés. Ceux qui n’obtiennent pas de boxes en meeting, contraints aux allers-retours vont "manger" leur quota en quelques semaines. Pendant que quelques privilégiés organisent carrément des annexes sur place, été comme hiver … Le programme dirigiste actuel ne convient pas : allant à l’encontre de toute logique économique, mais aussi du sport et du plaisir recherché par les propriétaires, c’est lui qui nous met en danger. La refonte du programme est LA priorité ! Son impact sur le budget éviterait des mesures contreproductives et injustes. Il semble que les acteurs soient décidés à ne plus subir en silence. Qui leur donne tort ? » TRIBUNE LIBRE « Le Comité stratégique qui travaille depuis des mois n’a pas rendu ses conclusions, pourquoi se précipiter pour faire une réforme financière ? Une "réformette" dont la justification réelle est obscure et les conséquences éventuellement dangereuses … » « S'il y a un sujet sur lequel les associations de socioprofessionnels auraient du être consultées, c’est bien celui-là ! En effet le risque de grosses perturbations dans les possibilités de courir à partir de septembre est important. » |
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11.07.13 - 08:42 |
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Valerya |
# 10 ≡ Re: DAX 4/07 |
Groupe I
2757 posts depuis le 5/7/2008
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Une analyse pertinente publiée sur le forum Cercle Tourbillon:
Un lecteur juriste, Alain Saltiel, a publié ce matin une réflexion suffisamment argumentées et intéressante pour que nous la portions à le connaissance de ceux qui reçoivent les envois du Cercle Tourbillon. Il s’agit d’une opinion équilibrée qui apporte des éléments sur les développements de l’affaire de Dax. Il ne s’agit donc pas d’un texte émanant de Tourbillon qui s’est, depuis le début de cette affaire, refusé de prendre parti, laissant le débat se développer de lui-même.
J’étais hier soir chez un ami qui a reçu une « alerte » de Jour de Galop sur les amendes infligées aux entraineurs qui ont eu des non-partants à Dax (1500 € par cheval). Nous en avons parlé ensemble, et je vous livre, sur son conseil, l’essentiel de nos élucubrations de vieux sages des hippodromes.
Si des gens comme les Boutin ou les Doumen en sont réduits à « manifester » de la sorte, c’est qu’il existe un vrai défaut de dialogue et de concertation dans le monde des courses. Il s’agit des jeunes pousses de vieilles familles du Turf dont les pères étaient déjà entraineurs. Ce sont des gens immergés dans notre monde hippique auquel ils appartiennent
Qu’ont-ils fait ? Ils ont manifesté silencieusement et astucieusement dans l’unique but d’attirer l’attention du milieu, sur ce qu’ils estiment être une mesure d’ordre général sur les indemnités de transport, décidée selon eux uniquement à leur encontre, en tant que grands voyageurs hippiques à la recherche d’opportunités de courir.
Il y a donc désaccord, et jamais ne se sont ouvertes des négociations préliminaires entre les dirigeants (France Galop) et les utilisateurs visés (entraineurs manifestants). J’étais présent il y a 30 ans quand la piste de Chantilly fut envahie par le personnel syndiqué des entraineurs à l’occasion d’un Prix de Diane. J’étais aussi présent lorsque nous avons assisté au même type de mouvement à Longchamp. Tous ces faits, autrement plus spectaculaires et dommageables pour les courses, se sont terminés par une négociation entre les parties en présence, sans suites pour les uns et les autres.
Le droit de manifester, et de se faire entendre, appartient à la tradition républicaine française. Au travers des époques modernes, les « grévistes » ont rarement été « punis » par les pouvoirs politiques ou économiques. La négociation impliquant presque toujours, sauf gravité extrême, un non-lieu pour les grévistes.
Cet état d’esprit semble ne pas prévaloir dans le monde actuel du Galop. Les « juges de Dax » ayant décidé de sévir lourdement à l’égard d’entraîneurs peu fortunés. Tout en étant normale et fondée (le non-partant « politique » met l’institution en péril), cette décision apparaît cependant maladroite pour un vieil observateur, rompu au dialogue social et à la médiation.
La sévérité des juges renvoie directement au statut ambigu du juridictionnel au sein du monde hippique français. Les juges-commissaires ont tout du « commissaire » et fort peu du « juge », en un mot ils sont à la fois juges et parties, ce qui contredit les principes fondateurs du droit français. À ma connaissance, le monde des courses, et particulièrement celui du trot, souffre de ne pas s’être doté d’instances juridiques vraiment indépendantes du pouvoir politique et sportif. Formellement ces instances le sont, mais dans la réalité des individus et du terrain, on assiste à une grande confusion, le commissaire devenant dirigeant ou acteur, le dirigeant ou acteur devenant commissaire, au gré des circonstances (quelque fois le temps d’une course). Ce grand bazar est inconcevable aujourd’hui aux XXIe siècle, et les courses devront rapidement passer à la professionnalisation des commissaires-juges, c’est-à-dire à leur indépendance.
Cette réalité connue de tous les professionnels et turfistes invite aujourd’hui France Galop à plus de mesure et de sérénité. On ne dirige pas de nos jours en punissant ceux qui prétendent ne pas avoir été entendus, même si leur action est inadmissible. En fait, seule la structure du programme peut être tenue pour responsable des ces réactions.
Or les couses traversent une période difficile où leur image, très dépendante de celle du PMU, est fragile et incertaine. La sagesse voudrait que, à l’initiative de France Galop, tout le monde prenne place autour d’une table de négociation, et que cet épisode se termine à l’amiable, sans blessures irréparables. Dans l’intérêt des courses et de leur avenir.
Alain S
[ Edité par Valerya 16.07.2013 - 22:10 ]
"Visez la lune, même si vous échouez vous serez parmi les étoiles." Oscar Wilde |
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16.07.13 - 22:04 |
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