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fred69 |
# 5 ≡ Re: Breeders' Cup |
Groupe I
5420 posts depuis le 15/9/2008 De : 69000
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l'OpiNiON De pieRRe lapeRDRiX bReeDeRS'Cup : la GRaNDe illuSiON
Que retenir de la 28e édition du Breeders’ Cup ? Vous voulez vraiment le savoir ? Rien. Les informations en provenance des États-Unis sont : Goldikova troisième, Sarafina quatrième, byword huitième et announce non partante. Et à part cela ? Hum… Une succession de gagnants sortant de nulle part ; des épreuves tactiquement nulles ("bourrer" d’abord, "bourrer" ensuite et réfléchir une fois le poteau passé) ; et un niveau extrêmement faible pour certaines, comme le Breeders’ Cup Dirt Mile, dont on se demande comment il a pu obtenir le statut de Gr1. Honnêtement, aucune des courses n’a délivré un verdict limpide, comme si, à chaque fois, on aurait pu les recourir à l’infini et n’obtenir que des résultats différents. Voilà. Le constat est là. Le Breeders’ Cup, c’est aussi (et surtout ?) une grande illusion. J’emploie le mot illusion pas seulement comme une critique, mais aussi parce que c’est celui qui dit le mieux cette vérité : la force de cet événement, c’est sa mise en scène. Tout est vu en GRAND et permet d’accréditer l’idée que le Breeders’ Cup est un championnat mondial, le point d’orgue de la saison de galop, alors que c’est évidemment faux. La couverture médiatique est parfaite, importante, et surtout, tout est fait pour que l’on parle de cet événement aux quatre coins du monde. À ce titre, le Breeders’ Cup a beaucoup de choses à nous apprendre… Nous devrions y arriver car, la base, c’est-à-dire les courses, nous les avons et elles sont plus intéressantes que celles du Breeders’ Cup. Voulez-vous un exemple de ce sens du théâtre (de la "société du spectacle" aurait dit Guy Debord) dans lequel les Américains excellent ? Cette année, le Breeders’ Cup Mile a été déplacé avant le "Classic" afin que Goldikova, star du Breeders’ Cup 2011, puisse bénéficier de la meilleure couverture médiatique possible. Lorsqu’un mois plus tôt, elle a couru sa dernière course en France, dans le Qatar Prix de la Forêt (Gr1), quelle dimension dramatique avait été donnée à l’événement ? Aucune. Erreur… Là également où les Américains peuvent être qualifiés d’illusionnistes, de magiciens, c’est qu’ils arrivent à faire passer leurs gagnants pour des champions, et les entraîneurs et jockeys pour des légendes. Un signe ne trompe pas : sans vouloir du tout leur jeter la pierre, combien de fois les journalistes d’Equidia ont-ils qualifié Bob Baffert de "légendaire" au cours du week-end ? En entendant cela, j’ai pensé à deux choses. La première, c’est que ni André Fabre, ni Alain de Royer Dupré, ni François Boutin, ni François Mathet n’ont le droit à cet adjectif dans aucun média français. La seconde, ce sont les nombreuses interventions de Louis Romanet pour dénoncer la surutilisation de médication par les entraîneurs américains. Une surutilisation légendaire ?! La mise en scène du Breeders’ Cup passe aussi par l’entraînement. Des paquets de journalistes sont présents sur les pistes le matin et on leur explique que c’est bien, car tel cheval vient de faire 600m en 37 secondes. Même si cela n’a aucun sens. Car cela fait partie du "business", de la propagande. Les entraîneurs américains sont de grands communicants. Ils acceptent même que le public – horresco referens ! – assiste aux entraînements. Et c’est grâce à cette largesse que naissent des hordes de fans… Là encore, une leçon à méditer pour la France, où la majorité des entraînements à lieu à huis clos, et où les fans ne sont pas légion. Passons sur les tapis de selle d’entraînement, qui comportent le nom du cheval et le nom de la course, comme à Hongkong. Quand comprendra-t-on, en France, qu’il faut en faire de même pour intéresser le plus grand nombre à notre sport ? Autre sujet où la magie opère et crée un écran de fumée providentielle pour masquer les carences sportives et techniques, ce sont avec les jockeys américains. Leur devise n’est pas "En avant, calme et droit", mais plutôt «"En avant, à fond et n’importe où" ! Voilà leur unique tactique, quitte à progresser en cinquième épaisseur. Dans le Breeders’ Cup Turf, Joseph O’Brien, qui est pourtant critiqué en Europe, a donné une leçon de monte aux pilotes américains. Oui, il avait un bon cheval (St Nicholas Abbey), mais il a su l’utiliser, laissant les autres "mourir" devant. Il a repris un bol d’air dans le tournant avant de laisser tout le monde sur place. D’ailleurs, après l’épreuve, les données de Trakus montraient que beaucoup de chevaux avaient été bien plus rapides dans les quatre cents premiers mètres de course qu’à n’importe quel autre moment du parcours. Je ne sais pas si c’est la morale de l’histoire. Mais je constate que les Américains jettent de la poudre aux yeux au monde entier mais s’en trouvent eux-même aveuglés. L’utilisation à outrance de médications depuis plusieurs années a créé des générations de chevaux fragiles. Il suffit de voir le nombre de classiques américains qui "cassent" dès le mois de mai de leurs 3ans pour s’en persuader. Au final, le Breeders’ Cup c’est aussi l’occasion de mettre en avant le savoir-faire américain : faire gagner des chevaux rafistolés. Si l’utilisation de la médecine n’est pas rapidement interdite, les chevaux américains ne seront plus que des étoiles filantes. L’élevage américain devient de plus en plus bancal… et le prochain élément qui trinquera, ce sera le Breeders’ Cup, qui finira par s’effondrer comme un simple château de cartes. Ou, comme le disait Pierre Dac, « comme un château de cartes en Espagne » ! J’ai fini. Le Breeders’ Cup est à l’image des courses américaines. C’est une grande kermesse bien mise en scène. Point barre. Mais, même si le cadre est joliment dessiné, il n’est qu’un trompe-l’oeil pour le tableau qu’il entoure. Sportivement parlant, la majorité des épreuves du Breeders’ Cup n’offre plus grand intérêt. La multiplication des supports des courses –dédoublées entre dirt et turf, l’absurdité du rythme des épreuves, l’utilisation de la médication, le profil particulier des hippodromes américains : tout ce cocktail fait que les résultats du Breeders’ Cup sont, à mes yeux, non significatifs. Tant mieux pour les Internationaux d’Hongkong qui, eux, sont de vraies finales mondiales pour les chevaux qui ont eu la possibilité de patienter jusqu’en décembre.
Source JDG
[ Edité par fred69 07.11.2011 - 20:58 ] |
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07.11.11 - 19:57 |
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