Groupe II
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le 19/7/2013
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le billet d'humeur de Gérard Larrieu aujourd'hui dans le JDG met quand même un gros pavé dans la mare (plutôt vasière) de FG :
AU SECOURS !
Par Gérard Larrieu, courtier, propriétaire, éleveur…
« Le jour du Prix de Diane est
une des plus grandes journées du
Galop avec l’“Arc de Triomphe” :
la classe internationale, l’élégance
et le prestige réunis sur un
extraordinaire site historique, à
nul autre pareil. Cette année, le
plateau est remarquable, réunissant
les gagnantes des 1.000
Guinées et de la Poule d’Essai,
ainsi que d’autres pouliches très
prometteuses. Les autres courses
s’annoncent passionnantes.
La météo est favorable : du soleil
et un peu de vent. Je décide d’organiser une journée exceptionnelle
pour mes amis/clients et réserve une table au
"jardin des propriétaires". Ce jardin est le prototype d’une
bonne idée : un espace dédié à nos clients. Savamment
agencé et décoré par les deux charmantes responsables que
sont Isabelle et Dieyla, l’endroit est privilégié : le jardin
longe la piste et garantit une vue imprenable sur les courses
grâce à l’accès privé à l’ancienne tribune des balances. Tous
les ingrédients sont réunis pour une après-midi de rêve. Et
cela semble bien valoir les 120 euros demandés pour le déjeuner
au Jardin. Je télécharge les billets avec "code
barre"…
Bonne idée : trois trains spéciaux ont été affrétés de la gare
du Nord vers Chantilly, en ce jour du "Diane".
Embouteillage record… à pied, devant l’entrée
des balances
Nous arrivons aux courses. Bien qu’il n’y ait pas encore
foule, il nous faut d’abord passer le barrage du parking :
alors que nous avons l’habitude d’être accueillis par une
super équipe de "physionomistes", aujourd’hui, l’employé
en charge est un inconnu qui ne reconnaît personne et doit
vérifier les cartes d’accès… C’est long. Une fois garés, il nous
faut faire une très longue queue pour pouvoir entrer : un
employé doit scanner chacun des billets et nous en délivrer
un autre pour comptabiliser chaque entrée aux balances.
Il en sera de même pour les nombreux proches des employés
d’écurie fidèles aux grandes journées. Les entraîneurs
sont intervenus pour obtenir quelques invitations,
refusant que leurs équipes soient désormais obligées de
payer l’entrée pour les "courses au pays". Trois mille chevaux
à l’entraînement, cela fait environ mille familles qui doivent
être les bienvenues. Je me souviens d’un récent voyage
aux courses à Randwick, en
Australie : pas de contrôleur ni
de fouille au corps ; muni
d’une carte à puce : un détecteur
m’a reconnu et salué par
mon nom. Là-bas, c’est la fête
du début à la fin.
Nous sommes enfin au Jardin,
à l’oeil c’est magnifique et accueillant.
Nous nous installons
et sommes très vite déçus par
le buffet médiocre et triste, un "campagnard" pitoyable que
l’on n’accepterait pas dans une cafétéria. Quant au service,
il est absolument inexistant ! Du coup, j’essaie de le faire
moi-même pour que mes invités ne soient pas trop déçus.
J’en viens même à servir et desservir les assiettes sales des
tables aux alentours ! Les boissons, vins et mousseux sont
tièdes et il est impossible de trouver le moindre glaçon. En
ce qui concerne le dessert, il a été oublié… Alors avec mon
copain Hubert, nous partons acheter des glaces au chariot
"Trueba" ; elles sont excellentes et bienvenues.
Je veux offrir à boire à mes clients ?
On me tend une cannette… et pour avoir un verre,
c’est 1 euro par personne !
Écoeurés, nous rejoignons les balances et montons au premier
étage du bâtiment.
gIl y a une grande pièce agréable mais aucune possibilité
de s’asseoir… un petit bar nous tend les bras : les boissons
ont l’air fraîches ! C’est le jour du "Diane", dans les balances…
Mais
on nous sert des canettes … Si nous voulons un verre,
il faut payer une "caution". Quelle délicatesse !
Il faut vraiment que les courses soient belles et toute l’émotion
poignante de l’entraîneur de la gagnante du "Diane"
pour apporter un peu de magie et dissiper les nuages du
déjeuner raté.
Il est vraiment dommage d’avoir supprimé l’opération "un
chapeau = entrée gratuite pour les femmes", c’était juste
charmant et parfaitement dans le ton de la journée.
Populaires, les courses ? Mon oeil ! Les ados se sont fait une
joie de se préparer pour le concert de Julien Doré et les
courses, mais c’est difficile de trouver la force de rester de
11 h 30 à 19 heures sans jamais s’asseoir ou alors par
terre… et aussi l’argent pour entrer,
circuler et se sustenter. On
imagine la journée des personnes
âgées.
Dommage, il n’y a pas de trains
spéciaux prévus pour le retour !
Comment est ce possible ? Le
parvis de la gare est recouvert
de chapeaux qui s’impatientent.
Reviendront-ils ? Les organisateurs
doivent penser à créer une envie de revenir l’an prochain
et aussi à d’autres réunions de courses entre-temps.
Bref à initier une imprégnation, une belle habitude.
En 2014, pour le "Jockey Club", les entrées ont baissé et le
P.M.H. aussi. Pour le "Diane", France Galop a recensé
11.000 entrées de moins qu’en 2013. Mais si l’on veut faire
un peu d’humour, on peut dire que l’année 2014 a été
bonne, puisque le "Diane" a réuni 10.000 spectateurs de
plus… qu’en 2015 !!! Car au rythme où vont les choses, les
entrées vont continuer à baisser.
Il faut que les jeunes "sociopros"
se réapproprient l’Institution
Mes parents élevaient dans le Sud-Ouest, je suis moi-même
éleveur, propriétaire et courtier en chevaux depuis des années.
Je suis apolitique. J’ai vécu une époque formidable,
côtoyé les plus grands, et gagné de grandes courses avec
des clients qui sont devenus des amis. Ma génération a la
soixantaine aujourd’hui. Et pour la première fois, j’ai l’impression
que nous sommes "vieux". Les courses ont transformé
nos vies ; pourtant nous n’avons pas su garder la
main et protéger ce capital extraordinaire que représentent
les courses en France ; un merveilleux passeport qui ouvre
les portes du monde entier pour vivre nos rêves de compétition
et de réussite.
Résignés, nous rions des erreurs que nous constatons, mais
nous ne nous sommes pas assez impliqués et avons subi la
déliquescence progressive de notre univers. De nos jours,
quand un client nous annonce sa venue aux courses, ce
n’est plus une bonne nouvelle : cela devient un problème
sur tous les hippodromes, je l’ai expérimenté le jour des
"Poules" à Longchamp. Comment l’accueillir dans de
bonnes conditions ? Où l’emmener déjeuner pour qu’il ne
soit pas déçu, comment le faire encore rêver dans un
contexte où il ne semble plus y avoir plus de place pour le
respect (par respect, j’entends le respect des clients propriétaires
et turfistes, le respect
des professionnels, de leurs
équipes et de leurs chevaux).
Pour ne pas rester dans une posture
critique, je me propose pour
prendre en charge le "Jardin des
propriétaires" en 2015. Je suis
tellement sûr de pouvoir en faire
un succès !
Et pour terminer je lance un
appel aux jeunes d’aujourd’hui : ne laissez pas le bateau
couler. Prenez les choses en main, faites valoir vos droits
sur ce bonheur que les courses peuvent vous apporter à
vous et à vos familles ! Nous avons tous nos "crémeries" à
faire tourner mais nous nous devons d’occuper les postes
clés auprès des instances dirigeantes. Défendez nos courses
et partez à la reconquête du public ! Prenez le problème à
l’envers : l’avenir est entre vos mains. La passion vous guidera
pour recréer la fête. » |
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