PRIX DE L'ARC DE TRIOMPHE 2008 (gr. I, Longchamp) : Zarkava

allez, soyons clair. si elle part au haras, c'est que l'entourage sait très bien qu'elle n'a pas les aptitudes pour conserver sa domination à 4 ans.

Lisez les messages précédents sur la difficulté de passer l'hiver pour un galopeur.

Déjà plantons le décor: du monde, plein de monde, partout. Au milieu de la foule se distinguaient quelques femmes aux chapeaux excentriques (ils font le même concours idiot que le jour du Prix de Diane, et il est particulièrement drôle de noter que le 1er prix - un voyage pour 5 au Qatar d'une valeur de 3000€ - a été gagné si j'ai bien tout suivi par la fille d'un propriétaire ), un certain nombre d'écossais en kilts (pour en voir à tout moment il suffisait de se rapprocher sensiblement de la buvette ), et bien sûr les silhouettes familières de ces quelques anonymes qu'on croise systématiquement à chaque réunion sur les hippodromes parisiens. Au milieu de tout ça, un public familial où toutes les générations et tous les milieux sociaux se cotoyaient, certes comme sur tous les hippodromes mais là de façon encore plus impressionnante encore que d'habitude, du fait justement du nombre et de la densité. Grosse colonie britannique (comme d'habitude pour les grands évènements), quelques japonais (moins que je ne l'aurais cru, ou alors ils étaient sagement dans les tribunes) et aussi pas mal de hongrois venus (hélas en vain) spécialement pour voir Overdose dans le prix de l'Abbaye, ce qui ne les a pas empêchés d'agiter les drapeaux et d'acclamer comme il se doit la performance de la gagnante de l'Arc. Par moments, on pouvait croiser les gardes britanniques avec leurs bonnets à poils (les bonnets, pas les gardes voyons! ), ou encore la musique de la Légion Etrangère, tous évidemment bien en rang. Ah, et puis dès l'entrée, sponsoring par le Qatar oblige, on nous propulsait dans un autre monde avec une structure en carton mêlant forme d'un arc de triomphe et décoration arabisante, pour une ambiance qui se voulait "1001 nuit" mais que la présence (certes discrète mais néanmoins assez marquante) de quelques hôtesses en Burqa rendait plutôt "Kaboul, un jour de pluie". Bref, passons, on est là pour Zarkava et Soumillon, pas pour Paul et Mickey...

Ensuite, venons-en au grand moment: LA grande course. Contrairement à l'an passé où je m'y étais pris à l'avance pour être aux premières loges, cette fois impossible d'approcher du rond de présentation, je me suis donc placé le long de la grille mobile encadrant le chemin les conduisant à la piste, pour au moins les voir passer. Ensuite, le défilé devant les tribunes, et là grosse acclamation à l'énoncé du nom de Vision d'Etat, par contre au moment de citer Zarkava le speaker était un peu pressé par le fait que les concurrents avaient déjà commencé à partir au galop pour rejoindre les stalles, d'où une annonce écourtée qui aboutit logiquement à une ovation qui le fut hélas tout autant.

Puis, le départ, et là une clameur immense envahit Longchamp! Inutile de dire que depuis la ligne droite 80 ou 90% du parcours n'est suivi que sur l'écran géant, mais quelle ambiance, surtout à l'approche de la ligne d'arrivée! L'an passé j'avais un peu "triché" pour mieux profiter de l'ambiance en m'incrustant au milieu d'un groupe d'Irlandais, mais là à l'arrivée c'était TOUTES la ligne des tribunes, noire de monde, qui était en train de chavirer unanimement. Après la course, les applaudissements saluent le passage des concurrents, les perdants recevant un accueil encore plus chaleureux que les vainqueurs des courses précédentes. Et puis l'apothéose: après avoir sans doute sacrifié à la traditionnelle interview pour Equidia (je dis sans doute car l'écran géant se concentrait sur le ralenti de l'arrivée et ce qui devait ensuite s'avérer un dead-heat pour la troisième place), les héros du jour rentraient, lentement, en longeant le barrière de protection séparant le public de la piste. Une rumeur se répandait comme quoi Soumillon venait de jeter sa toque à la foule, et puis, arrivé à hauteur de l'endroit d'où j'avais suivi toute la course debout, à une cinquantaine de mètres du poteau à peu près (faute d'avoir pu m'approcher plus), on a vu un Soumillon a 1000 lieues de ce que certains peuvent dire de lui, un Soumillon rayonnant, pas bravache pour deux sous mais au contraire heureux de partager ce grand moment avec un public largement acquis à sa cause. Et tout d'un coup, l'adrénaline de la course passée, on sent l'armure qui se fissure, Soumillon s'abandonne à son émotion, et ses larmes de joie appellent les nôtres, tandis qu'une nuée de spectateurs suit sa progression dans ce retour au rond de présentation qui aura vraiment eu tout d'un tour d'honneur.

Après la pesée et les formalités d'usage, retour (en calèche cette fois) du héros du jour (du moins, dans la catégorie "bipèdes") sur le terrain de ses exploits où une sorte d'estrade avait été entre temps été montée en un temps record. Suit alors une émouvante remise des prix avec le personnel de France Galop, en gilets grenats (et non verts) rendant hommage au sponsor du jour, aux premières loges. De mon côté le protocole a été quelque peu entrecoupé par un petit moment de surréalisme lorsque j'ai entendu deux hommes à l'air pourtant un peu guindé juste à côté de moi échanger leurs impressions sur la supposée prise de poids de l'une des personnes présentes mais que la galanterie et la discrétion m'interdisent de citer (Zarah, si tu nous regardes... ). Vient ensuite une Marseillaise chantée par certains mais dans tous les cas respectée par tous, bien que par moments son orchestration à base du "pom pom pom" des cors de la musique de la Légion Etrangère m'ait cruellement rappelé la fameuse phrase de Clémenceau sur ce que la musique militaire est à la musique, en dépit du fait que les tambours aient de leur côté fait de leur mieux pour rendre cet hymne aussi prenant que possible. Suit alors un retour triomphal à pied de Soumillon, longeant une nouvelle fois la foule avant d'être rattrapé par un cortège où se mêlaient cameramen et service de sécurité, avec quelques signatures de programmes au passage (j'étais hélas un peu trop en retrait). Toujours la même émotion, et toujours cette même impression que tout Longchamp faisait corps avec lui, partageant son bonheur, un vrai moment de communion. Au final même pas (enfin, presque pas) de regret d'avoir bêtement oublié mon appareil photo, car dans le fond de tels moments ont plus leur place dans la mémoire et le cœur que sur papier ou même sur un écran, avec au final (après le Boussac l'an passé et la Poule d'Essai cette année) la satisfaction d'avoir vu une troisième fois courir une pouliche qui aura vraiment bien gagné sa place dans l'histoire des courses.

Enfin bref, un très grand moment comme je souhaite à chacun d'en vivre au moins une fois sur un champ de course. A titre personnel c'était mon deuxième Arc après celui de l'an dernier, et quelque chose me dit que c'est loin d'être le dernier

J'espère que les propose de Madeleine ne font pas frémir que moi?

Jamais entendu autant d'absurdités en si peu de temps venant d'une même personne sur ce site...qu'on ne dise pas que c'est une opinion car là c'est une insulte directe à Zarkava...

Je ne sais pas ce que dit le pénétromètre de Longchamp, mais le pHmètre de Madeleine annonce un niveau d'aigreur jusqu'ici rarement observé! Attention, le terrain est lourd!

Au 19ème siècle possible. j'avoue ne pas être très callé sur le sujet. Pour ce qui est d'aujourdh'ui, je fais quasiment tous mes we aux courses et je remercie les anglais d'apporter cette ambiance et leur passion pr les courses que malheureusement on connait bcp moins dans notre pays pourtant si bien pourvu en allocations et en courses de prestige.

Mais bon encore une fois tout est une question de culture... la reine d'Angleterre va sur les hippodromes et les courses sont une institution la bas..

En tout cas merci à eux, car lors de la journée du prix Vermeille, y a bien que Zarkava qui avait chauffé un peu l'ambiance

En revanche, j'avais éliminé Duke of Marmelade ! Comme prévu sur ce type de terrain collant, il a été largement devancé Soldiers of fortune... que j'avais également retenu dans ma sélection!! Comment enfin expliquer la présence de Its Gino, sinon son aptitude approuvé aux sols collants voire lourd... J'ai d'ailleurs hésité entre Its Gino et Ask à l'heure de mon choix.