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 marclorr |
 # 1 ≡ Conte de fées à l'américaine |
Groupe I
1428 posts depuis
le 4/3/2008
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Le 25 août 2011, un coup de tonnerre éclatait dans le ciel du "harness racing" nord américain. Pour la première fois dans son histoire, l'évènement du mois (et peut être de l'été) se déroulait dans le petit état du Maryland (la taille d'une région française coincé entre la Pensylvannie et la Virginie, à proximité de Washington DC), qui plus est au trot alors que l'amble est la discipline la plus développé outre atlantique.
Mais revenons au début de ce conte de fées. En Amérique du Nord, le programme de sélection est basé sur les "Sire Stakes". Etat par état, des courses de sélection ont lieu réservées aux produits des étalons éligibles pour l'état en question, financées en partie par des cotisations des propriétaires d'étalons. Bien entendu, les étalons les plus côtés choisissent d'être éligibles dans les états phares du harness racing : New jersey, New York, Kentucky, Pensylvannie, Ontario... Dans les états les plus modestes, il y a qq fois moins d'une demi-douzaine d'étalons trotteurs éligibles. C'est ainsi que Richard Hans, l'un des éleveurs-propriétaires-entraîneurs-drivers du Maryland se trouva bien en peine de choisir un étalon trotteur pour son obscure jument Kora's Trotter (une petite victoire et des origines plus qu'ordinaires). Il jeta alors son dévolu sur un étalon ambleur (lui aussi fort modeste) du nom de Cam's Rocket. Naquit alors un beau poulain noir qui se vit affublé du nom très original "Googoo Gaagaa".
C'était il y a trois ans. L'an passé, le poulain courut et gagna les cinq éliminatoires de Maryland Sire Stakes dans des chronos impressionnants et avec une technique simple : on fonce et personne ne suit ! Mais le 25 août, sur la piste pas vraiment réputé pour sa vitesse de Ocean Downs, il battit le record du monde des 2 ans sur piste de 800m en 1'56''0 : imaginez un deux ans trotter en août 1'12''1 à Villedieu les Poëles ! Le microcosme du harness racing en oublia alors les fastes estivales de l'Hambletonian et du Meadowlands Pace pour ne plus parler que de ça.
Mais le meilleur était à venir. Cette année, en attendant le redémarrage des Maryland Sire Stakes, Googoo Gaagaa a étendu son terrain de chasse à la Pensylvannie et au New jersey où, après un échec pour sa rentrée (fautif) il a aligné quatre succès dont l'important John Simpson Memorial. Samedi 15 juin, il se présentait au départ des éliminatoires du Earl Beal Memorial, épreuve de création récente en Pensylvannie dont la finale est dotée de 500 000 $ et qui présente la particularité de ne pas avoir d'engagements précoces (la majorité des grandes courses américaines nécessite un engagement précoce à l'image du grand prix de l'UET ou des grandes épreuves du galop). Googoo Gaagaa gagna cet éliminatoire en établissant au passage le record du monde des trois ans sur piste de mille mètres en 1'51''3 (pour situer le niveau de perf, le record général, tous âges confondus, sur piste de mille mètres, fut longtemps détenu par Varenne en ... 1'51''3 justement). Et hier, Googoo Gaagaa a gagné brillament la finale en 1'50''4, nouveau record du monde, tous âges confondus cette fois, sur piste de mille mètres (réd km 1'08''9, à comparer avec les 1'09''5 record de l'Elitlopp, les deux pistes étant sensiblement aussi rapides).
Pour autant, celui qui vient de ridiculiser qq uns des futurs protagonistes de la grande épreuve ne participera pas à l'Hambletonian, n'ayant pas été engagé dans sa jeunesse. Tout le monde s'accorde pourtant à le considérer comme imbattable. Le plus étonnant est que, bien qu'issu d'un père ambleur, Googoo Gaagaa est un "free-trotter" c'est-à-dire qu'il court sans hobbles là où tant de standardbreds "purs trotteurs" courrent désormais avec.
Quoiqu'il en soit ce conte de fées passionne le milieu américain comme il y a deux ans l'avait passionné l'histoire de St Elmo Hero, un ambleur issu de nulle part qui avait démarré sa carrière à 4 ans par 23 victoires consécutives avant de ne connaître sa première défaite qu'au top niveau. Elevé par un ancien speaker d'hippodrome, ce cheval avait failli partir à la boucherie à l'âge de deux ans, personne n'en ayant voulu, lorsque son éleveur propriétaire avait connu de graves problèmes de santé (AVC). Il n'avait dû sa survie qu'à une communauté amish dont l'un des membres était ami de l'éleveur et qui l'avait gardé comme cheval de service pendant un an avant que celui-ci ne soit tardivement mis à l'entraînement.
La morale de cette histoire est que le libéralisme a du bon et n'exclut pas les petits bien au contraire puisqu'il leur donne une chance. Un point à méditer par nos dirigeants quand on voit la passion déchaîné par le sujet intitulé "catégorisations", et les aberrations d'un système de plus en plus restrictif. |
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| 24.06.12 - 22:41 |
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| Anonyme |
# 4 ≡ Re: Conte de fées à l'américaine |
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| Oui, merci, même que j'ai tout lu ! |
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| 24.06.12 - 23:31 |
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Conte de fées à l'américaine
