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mattpaint |
# 6 ≡ Re: "Le caïd des hippodromes abattu" |
Course A
93 posts depuis le 25/11/2008
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Porte Maillot : La mort éclair d’un caïd du turf
Actu France-Soir 16/09/10 à 09h20
Abattu mardi soir à Paris par deux professionnels de l’assassinat, Samy Souied a accumulé dans son passé de nombreux ennemis potentiels. Escroquerie, jeux clandestins, blanchiment d’argent dans le milieu hippique, les pistes sont nombreuses. Paris, porte Maillot, 20 heures et quelques minutes. Une heure de grand passage sur le parvis du Palais des Congrès. Les automobilistes quittent l’avenue de la Grande-Armée pour emprunter le boulevard périphérique, quelques piétons sortent du métro pour rentrer chez eux, pour un rendez-vous, pour suivre leur vie. Dans ce mouvement, un seul point immobile. Entre deux voitures garées sur les quelques places à disposition, un amas, couvert d’un drap blanc, entouré d’une fourmilière de policiers et de techniciens de la police scientifique chargés de relever précisément les détails de la scène de crime. Car un homme est mort : Samy Souied, 45 ans.
« C’est vraiment dégueulasse, un père de famille, comme ça… » L’homme qui parle se présente comme son cousin, mais ne veut pas en dire plus, hésite, refuse de donner son prénom, « ne veut pas d’histoires ». Ils sont nombreux autour du périmètre de sécurité imposé par les enquêteurs de la brigade criminelle à ne pas être de simples badauds attirés par le spectacle policier, à se revendiquer de « la communauté », celle des citoyens de confession juive d’origine tunisienne. Et à tenir leur langue sur les détails de la vie de Samy Souied. Ne filtrent que des informations vagues sur des affaires de prêt-à-porter dans le Sentier, mais l’essentiel n’est pas là. On parle d’un « gentil garçon », de « quelqu’un de très sympathique, pas du tout un homme que l’on s’attend à voir dans un règlement de comptes », on se dit « très choqué d’apprendre sa mort ».
Un pistolet 7.65 avec silencieux
Une mort violente, orchestrée avec le savoir-faire des professionnels. Un tireur, un pilote sur un scooter. Au moins quatre coups de feu tirés, deux atteignant la victime au thorax et à l’épaule, d’un pistolet semi-automatique de calibre 7.65, semble-t-il, d’après les quelques témoins directs, équipé d’un silencieux. L’une a vu à quelques mètres de l’exécution « une arme de quarante centimètres », une autre décrivant des « bruits sourds », pas des déflagrations. Et la fuite rapide des agresseurs, ne laissant d’autres indices que quelques douilles.
L’examen de la personnalité et du passé de Samy Souied tempère le sentiment d’incompréhension. Un proche contacté mercredi admet qu’il était mêlé à des activités délictueuses comme des escroqueries et des parties de poker clandestines, tout en soulignant qu’il s’agissait de « délinquance pacifique ». Né en décembre 1964 à Paris, Souied apparaît depuis plus de vingt ans dans des enquêtes judiciaires : escroqueries aggravées, faux en écriture, blanchiment de capitaux. Dans plusieurs milieux différents. Entre autres, l’arnaque aux encarts publicitaires de grandes entreprises, l’organisation de jeux clandestins, le blanchiment d’argent entre le Luxembourg, la France et Israël, et des activités dans le milieu des courses hippiques. Le tout selon un schéma complexe.
Prix d’Amérique 1996
D’abord, il y a les arnaques à la publicité. Avec l’aide d’un président de l’association des retraités de la police, il est suspecté, au début des années 2000, d’avoir démarché de grandes entreprises telles que Peugeot, Renault, Casino, leur vendant des espaces publicitaires en échange de la promesse d’une impunité en matières de contraventions. Bilan : un préjudice évalué à environ 50 millions d’euros, en moins de deux ans. Et pas de trace des publicités censées être parues dans des revues spécialisées de la police. Cet argent, en tout cas une partie, partait ensuite vers Israël, via le bureau parisien d’une grande banque israélienne par ailleurs soupçonnée de participer au blanchiment massif d’argent douteux. Une autre partie de cet argent mal acquis finissait… sur les champs de courses.
En effet, Samy Souied est depuis l’enfance ami de Sébastien Szwarc, fils du célèbre propriétaire de chevaux de course Alain Szwarc, qui peut se vanter d’avoir dans les écuries de son haras normand des champions tels que Jeanbat du Vivier, vainqueur entre autres du prestigieux Prix d’Amérique en 1996, désormais en retraite et à la semence prisée. Petit à petit, d’après des écoutes menées par les enquêteurs, Souied prend une part très active dans la gestion de l’écurie d’élite. Les deux amis évoquent ainsi des achats et des reventes rapides de chevaux. En 2005, quatre des plus grands entraîneurs français, dont Jean-Michel Bazire, sont entendus comme témoins sur l’étrange gestion de l’écurie Szwarc. Des enveloppes de liquide circulent, laissant les soupçons des enquêteurs osciller entre le blanchiment d’argent et le trucage de courses.
Poker à Deauville
Un connaisseur des hippodromes se souvient de cet homme plutôt imposant physiquement, « tchatcheur et un peu louche », comme d’un « flambeur », un peu « petit bras » : « Il aimait donner des tuyaux, faire courir des bruits. Sans doute pour améliorer les cotes des paris, ou se faire mousser… Et puis, une fois le contact établi, il proposait d’autres choses, en dehors des chevaux… l’accès à des tables de poker ou de baccara. Du genre pas officiel… » Car la véritable passion de Souied, c’était le jeu. Outre l’organisation de ces parties clandestines, on a pu le croiser, en compagnie de son ami Sébastien, à la très officielle table du Deauville Poker Tournament, un tournoi dont le ticket d’entrée atteint 5.000 $.
Pour les enquêteurs s’engage depuis mardi soir un casse-tête qui explique peut-être leur silence. « C’est une très belle affaire contre X », souligne l’un d’entre eux, peu optimiste, ajoutant : « Nous avons affaire à un milieu d’escrocs de haut vol et les pistes vont être nombreuses. Nous nous attendons à beaucoup de travail et pendant longtemps. » |
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16.09.10 - 13:52 |
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mattpaint |
# 7 ≡ Re: "Le caïd des hippodromes abattu" |
Course A
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Rappel des faits...
Course au blanchiment à l'hippodrome
La police enquêtait sur une banale histoire de vente d'encarts publicitaires bidons. Puis l'affaire a débouché sur une écurie qui recyclait une partie des fonds.
Cela commence par une arnaque publicitaire. Et se poursuit aux champs de courses. Le tout dans une affaire de blanchiment instruite à Paris. Une trentaine de personnes sont mises en examen, dont un étonnant personnage, Sammy Souied, soupçonné d'être le patron en sous-main d'une écurie de chevaux.
Le point de départ est un grand classique : des «commerciaux» draguent le petit commerçant en lui faisant miroiter que l'achat d'un encart publicitaire dans une revue des orphelins ou des retraités de la police permettrait de faire sauter PV et autres contrôles fiscaux. L'embrouille est vieille comme le monde, sauf que, cette fois, des dirigeants de grandes boîtes comme Framatome, Thalès, Renault ou Casino ont plongé. Et pas qu'un peu : 50 millions d'euros en à peine dix-huit mois, un record.
Papier glacé. La somme est tellement énorme que Tracfin, l'organisme antiblanchiment, pensait que ces entreprises bénéficiaient de rétrocommissions en espèces. Mais il a fallu se rendre à l'évidence : les «commerciaux» ont levé ces fonds par la seule force de leur bagout, parfois en se faisant passer pour des missi dominici de Bercy, susceptibles d'arranger tout type de litige. Plusieurs hauts dirigeants ont, depuis, été licenciés. Principal dégât collatéral, la mise en examen du président de l'association des retraités de la police. Lui, au moins, éditait d'authentiques revues parapolicières, mais alimentées financièrement par le réseau. «Ces associations de retraités ont-elles vraiment besoin de plaquettes sur papier glacé que personne ne lit ? s'interroge un gradé de la police. Si elles veulent démarcher de la publicité, il faudrait au moins que ce soit via un salarié de l'association.» Fin du premier acte.
La suite des événements tient dans les écoutes téléphoniques de Sammy Souied, officiellement salarié d'une entreprise textile du Sentier, chef du réseau des «commerciaux» connus des services de police pour des faits similaires, mais jamais condamnés. Il recyclait une petite partie des fonds en Israël, via la banque Hapoelim dont l'antenne parisienne, un simple bureau de représentation, n'avait pas le droit d'opérer des virements transfrontaliers. Elle a, depuis, été fermée par sa maison mère. Surtout, les écoutes laissent entendre que Souied se comporterait comme le véritable patron d'une écurie de chevaux de course, propriété des Szwarc père et fils, Alain et Sébastien. Les écoutes entre Souied et Sébastien Szwarc évoquent des achats de chevaux vite suivis d'une revente.
Diablo. L'enquête se concentre sur Kesako Phedo, vainqueur du Grand Prix d'Amérique en 2004. Acheté 30 000 euros, à parts égales entre les Szwarc et les Wildenstein (riches actionnaires de la maison Chanel), puis revendu 3 millions d'euros, deux ans plus tard. L'acheteur serait une obscure écurie, du nom de Diablo, dont l'ayant droit est une fiduciaire suisse. Depuis la transaction, Kesako Phedo n'a plus rien gagné... «Beaucoup d'argent circule dans le milieu hippique, résume un proche du dossier, et personne ne se soucie de savoir d'où il vient. La profession va devoir réfléchir sérieusement à l'origine des fonds.»
Jean-Michel Bazire, le plus célèbre des jockeys français, a été entendu comme témoin à propos d'une remise en liquide de 400 000 francs par Sébastien Szwarc. Simple prime de résultat, affirme le Zidane du turf (2 500 victoires), qui concède que son seul tort est de ne pas l'avoir déclarée au fisc. «Jean-Michel Bazire était l'entraîneur de cinq chevaux de cette écurie et a cessé toute relation depuis un an», affirme son porte-parole. Sébastien Szwarc, lui, ose affirmer que ce versement serait lié à un pari truqué. Instruction en cours...
(source Libération.fr - 19/03/2005 - LECADRE RENAUD) |
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16.09.10 - 14:07 |
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