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 # 1 ≡ Visite des haras - Périplum |
Course A
112 posts depuis
le 11/8/2008
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Périplum 2010
Après une belle expérience en 2009 au haras de Lonray, nous sommes partis cet été pour un périple en Anjou et Normandie, à la découverte de 5 haras français. Sur les traces de Sunday Silence, puisque j'en suis passionnée, à la découverte de ses fils... Je vous raconte ?
Partis de Bordeaux, nous mettons les voiles sur Angers. Une fort jolie ville, soit dit en passant. Le soleil nous réveille juste à tant pour aller à notre premier rendez vous : le haras de La Courlaie, de Jérôme Delaunay. L'éleveur-entraîneur est parti à l'entraînement justement, nous visitons tranquillement la structure, modeste mais fonctionnelle. La jolie Love du Charmil est là, juste devant, tandis que Sara Rose, Uzabel du Lion et Ambre du Liaf attendent leur heure dans leurs box. Agnes Kamikaze est là, plutôt grand et long. Un peu agité, de par notre présence sûrement. Il regarde les chevaux qui paissent au dehors, se retourne et vient nous voir, curieux, avant de s'adresser à son voisin de box. Bien campé, sur le bout des sabots, le nez en l'air, il discute par souffle interposé avec le joli bai d'à côté. Beau cheval que ce Tiger Groom, tranquille dans son box bien fermé. Pas de vue sur la campagne pour ce parisien, qui, habitué pendant 8 longues années de carrière à la vie au box, ne sait plus vivre au pré. Un tant soit peu de liberté et il s’enivre, galopant à fond de train et sans répit. Mais au dehors, la vie est bien là, paisible. Les poulinières et leur progéniture profitent de la fraîcheur du petit matin. Un splendide poulain alezan, peint par un artiste négligeant qui a laissé son pinceau goutter sur le nez de son petit chef d’œuvre, fait trotter sa maman. Regardez ces longues et fines jambes, regardez comme ça va vite ! Allez viens maman ! Et la mère trotte, et nous regarde de loin, comme en souriant. Le petit est un fils de Tiger Groom, né tardivement. Les autres sont plus loin. Deux juments baies, accompagnées de deux poulains à la robe sombre. Deux fils d’Agnes Kamikaze. Ils sont curieux, mais pas téméraires. Plutôt du genre observateurs. La dernière poulinière est une grande jument cuivrée, et son poulain un grand costaud bai. Costaud, et téméraire. Le chien maître des lieux, un brave toutou qui nous suit à la trace, s’aventure à nos côtés dans le pré. Il se méfie, le poulain en profite. Le jeune équidé joue au héros, en faisant fuir ce chien trouillard. Mais le prestige reste, et il arrive fièrement vers nous. Il se montre un peu réticent à la caresse tout d’abord, histoire de ne pas paraître trop facile, mais une fois le contact établi, le bonhomme s’enhardit. Capuche, cheveux, chaussures… c’est l’inspection équine habituelle. Je me tourne vers les poulains noirs, tire leurs portraits. Ils ont une jolie tête. Je ne suis pas assez pro pour faire la critique de leur physique. Je vous laisse le soin de les apprécier vous-même… Puis, sur un cri d’au revoir du plus grand des poulains, nous nous en allons enfin.
Agnes Kamikaze.
Un des deux poulains par Agnes Kamikaze.
Le petit Tiger Groom...
Et c’est reparti, direction Mondevert. Entre Laval et Rennes, le haras de la Haie Neuve nous attend. M. Régnier nous accueille gentiment et prend le temps de nous présenter les étalons en main. Hold That Tiger est déjà reparti travailler dans l’hémisphère sud, mais Hurricane Cat et Della Francesca sont là. Le premier est un beau cheval, mais c’est le second qui nous impressionne. Un grand cheval, avec de belles formes, un peu rondes. Et beaucoup de crins, qui me rappellent les chevaux espagnols. Même si le modèle en est bien loin ! Peer Gynt profite de son tour au paddock, et arrive vers nous au petit galop. Un très beau cheval, équilibré, bien fait. Il me plaît beaucoup. Nous repartons déjà, M. Régnier étant très pris. Une autoroute est en travaux sur ses terres, privant le haras d’un accès à ses poulinières. C’est l’élevage des Béré, j’aurai bien voulu voir la mère de Shanna Béré, une belle alezane à liste et à balzanes que j’aime bien voir courir (et qui ne fait pas ça trop mal d’ailleurs).
Della Francesca
Peer Gynt
Nous passons quelques jours dans les légendes bretonnes, marchant pendant des heures en forêt (qu’est ce que ça m’avait manqué !) en Brocéliande, en écoutant le vent pour surprendre les soupirs de Merlin, en essayant de ne perdre ni le chien (qui s’appelle Balladin, c’est pas fait pour arranger les choses) ni sa laisse (ce qui nous a valu une bonne demi-heure pour refaire le chemin en sens inverse). Au final on arrive chez Bertand (Du Guesclin, bien sur), grand homme du temps où Charles V était sur le trône de France. Chambellan de France, reconnu pour sa bravoure et sa droiture, il a été un des grand héros médiévaux, participant à tous les combats et le plus souvent avec réussite. Mes amis arlésiens nous accueillent donc chaleureusement à la « Bertanmatz », je suis heureuse de les retrouver. Balladin retrouve son grand copain Aristote (beaucoup plus réfléchi, comme chien), et nous passons à table.
Quelques jours plus tard et après bien des péripéties (l’arlésienne nous a fait faire fort boyard en direct live, si si), nous partons un matin pour Louvières en Auge, au haras du Logis. Un matin chargé, ciel de plomb qui craque sur notre route, comme si la chape céleste s’effondrait et laissait se déverser le trop plein d‘eau. Route humide donc, qui me fait craindre un après midi maussade. Mais le temps passe, belle et tellement juste expression, ses colères et ses nuages avec lui, et le ciel se dégage. Nous sommes bien reçus au Logis, un endroit bien restauré, les étalons nous sont présentés en main, comme si nous étions des pros. Et on s’y croit ! (Un jour, peut-être). On rentre directement dans le vif du sujet : le premier candidat est Layman. Et quel candidat ! Un vrai physique de sprinteur, musculeux, puissant, carré. Sympa de caractère, magnifique d’état. Le bel alezan saillit beaucoup, et signe ses produits. A propos d’eux, j’apprends que Beowulf vient de faire 4° de sa listed. C’est déjà bien. Et comme nous dit l’étalonnier, cela vaut mieux, pour ne pas que le cheval ne soit trop exploité trop jeune. Espérons juste qu’il vieillisse bien.
M. Layman.
Country Reel vient ensuite. Un peu le même type que Layman, en moins frappant. Pas trop grand, gentil, joli cheval. Puis c’est le fils de King’s Best, Creachadoir, plus classique. Le beau Slickly, calme et bien clair, que j’aime bien. Et enfin, Sulamani. Le sublime Sulamani. Une gravure, un vrai pur sang tout droit sorti des tableaux du XIX°, fin, racé. Vous n’en verrez pas beaucoup, des chevaux comme ça, nous dit-on. Et c’est vrai. Mais à ce physique de rêve, Sulamani allie un caractère mauvais, dangereux. Le genre de cheval qui vous envoie au plafond si vous n’y prenez garde. C’est à prendre ou à laisser.
Sulamani
Petit détour du côté des yearlings qui passeront aux ventes du 15 août. Il y a un fils de Layman, facilement repérable (alezan avec beaucoup de blanc), mais mal placé dans le catalogue : dernier. On en attendait un bon prix, il est finalement parti à 15 000€. J’imagine qu’ils ont du être déçu, au haras. La pouliche a été retirée, et les deux autres poulains rachetés à 45 et 60 000€. Pour ces deux là, par King’s Best et Cape Cross, ils en attendaient au moins 100 000.
A l’infirmerie, nous voyons une petite miraculée, qui après avoir reçu un mauvais coup de sabot au pré a fait 3 jours de coma. Elle garde la mâchoire déformée et une vilaine cicatrice, mais elle est vivante. Les autres sont là pour des raisons bien moins graves, et c’est ainsi que je vois un nom qui me dit quelque chose… Rowat Arazi. Une grande jument alezane, une des plus vieilles du haras, le genre t’aimerai pas qu’elle te marche sur le pied. C’est la mère de Bribon. Ah ! Tout s’explique. Elle est accompagnée d’une jolie pouliche baie, une King’s Best je crois. Enfin nous saluons et partons voir les pâturages, « de toute façon, si c’est alezan avec du blanc, plutôt costaud, c’est du Layman ! ». Alors nous regardons bien, mais ne verrons finalement qu’un petit alezan à liste et à balzanes. En revanche on a vu un type sympa, dans le genre le propriétaire du haras. M. Ince, anglais, sympathique, parlant bien notre langue avec ce bel accent so british que j’adore. D’ailleurs vous me donnerez votre avis, mais moi je trouve que leur plaquette, comme leur site web, c’est typiquement anglais. Un côté très artistique avec les photos, le blanc et noir, simple, aéré, et le jaune et vert fluo par-dessus, ça viendrait pas à l’idée d’un français. Et ça en jette.
Vous croyez que c'est signé ?
Toutefois, nous sommes bien en France, et nous partons vers notre prochaine destination : le haras d’Angerville, près de Lisieux. L’étalonnier, qui vit sur place, et sa femme, nous accueillent avec toute leur simplicité. Ca tombe bien, j’aime bien ça. M. Tessandier est absent, je l’avais eu au téléphone. J’aurai bien aimé le rencontrer. Les gens qui ont une voix agréable et vous parlent comme s’ils vous connaissaient, de suite, ça met à l’aise… Nous visitons donc le haras, de beaux bâtiments à colombages peints en rouge. Le haras héberge aussi bien trotteurs que galopeurs, plutôt côté obstacle. C’est donc Eclat de la Crau que nous voyons en premier, joli bai qui paît tranquillement. Samson Happy est derrière. Il ne daignera pas quitter sa plate forme en béton pour poser dans son paddock, un peu boueux. Tant pis pour les photos. Samson est calme. Il a l’air bien là. Nous aussi, et on discute un peu avec l’étalonnier. C’est le gars du coin, la soixantaine, qui connaît ses bêtes et sait les apprécier. Un peu rude comme ça, mais gentil. Samson ne saillit pas beaucoup. Presque pas en fait, en dehors du haras. Les 15 juments de galop lui y sont allées, 13 ont pris. Mais comme c’est plus pratique, on fait ça en insémination artificielle. Alors le pauvre, il ne fait pas grand chose. Les éleveurs français sont méfiants envers les chevaux japonais, nous confie-t-il. Ils pensent que là bas ils courent sous produit. Enfin on dit ça, mais nous en France, on a aussi ce qu’il faut pour les faire aller vite. Surtout dans le trot… On sait faire.
C’est pas moi qui le dit.
On passe devant les écuries, s’arrête devant une pouliche. Une orpheline. Qu’elle se dépêche de grandir, cette petite. Elle se débrouillera toute seule après. On dit ça, mais on sent l’affection dans les gestes et dans la voix. Elle n’est pas malheureuse non. Un autre paddock, c’est Œillet Rouge. Petit cheval bai. Puis on va voir les juments. Il y a une grande noire, avec une étoile. C’est New Horizon. Madame a du caractère, elle a son petit, les autres dégagent. Et puis elle a produit pareil : ils ne sont pas faciles ses petits. Là, elle a un trois ans qui doit être très bon. Il va débuter directement dans le Prix Finot. Ce trois ans, c’est Taka, un Val Risk. Par contre cette jument, là, elle est gentille… Tous les poulains viennent la voir, elle s’en occupe. C’est une bonne mère.
Il y a des petits Green Tune, et d’autres, j’ai oublié. Mais elles sont toutes pleines de Samson. A suivre donc…
Samson Happy le brave.
Dernière nuit à la belle étoile, nous tombons (complètement par hasard, et c’est vrai en plus) à côté d’un haras de trotteurs. La nuit fut fraîche, le réveil humide, mais la voûte céleste, juste inégalable. Et la lune était là, à nous veiller… Au petit matin, le soleil à peine réveillé, le spectacle est magnifique. Pour tout passionné de nos amis à quatre sabots, c’était divin. La rosée dans les prés, la lumière rasante du soleil encore endormi, et les jeunes chevaux juste là, portant leur innocence et leur fougue dans leurs allures… Ils paissent, derrière leurs clôtures de bois, paisibles ou joueurs, selon les moments. Ils ont le temps.
Nous croisons un trotteur attelé, qui s’échauffe doucement sur la piste d’entraînement. C’est beau. Mais il faut bien partir. Alors c’est ce que nous faisons.
Direction Aleçon, retour au haras de Lonray. Alex n’est pas là comme l’année dernière, nous visitons seuls. Je demande juste à voir Great Journey en main, ce qui nous est accordé. C’est un beau cheval. Lui aussi, me plaît. Il est un peu chaud, se met debout. Rien de bien méchant. Il retrouve son box. Apoluc, Cléty, Spirit One, Air Enimem sont là aussi. Nous passons un peu de temps avec ces messieurs, le temps pour moi de leur tirer le portrait.
Great Journey.
Le même.
Puis nous partons dans les prés, avec le Balladin tenu bien court. Elles sont là les belles poulinières, dans le grand pré du fond. La vue est agréable : une rangée de chêne sûrement centenaires, la petite rivière pour désaltérer ces dames et leur progéniture. Il est 10 heures, le soleil et les nuages disputent une partie de cache cache serrée. Il n’y a pas de gagnant pour l’instant. Reinamixa est facilement reconnaissable, unique jument grise du lot. Elle va boire, s’avance bien dans le petit cours d’eau. Je cherche Broken Innate. J’adore cette jument. Elle est belle, fait de beaux et bons poulains. Elle n’est pas loin, avec sa petite par Spirit One. L’année dernière, elle avait un très beau poulain par Great Journey. Il m’avait suivi longtemps, portant fièrement sa pelote blanche. Celle-ci a aussi une pelote blanche bien dessinée, mais est bien plus timide que son frère. Elle est curieuse, mais n’ose pas s’approcher. Je retourne à Reinamixa. Elle a un beau poulain bai par Great Journey. Lui n’est pas trop curieux. Nous ne le verrons pas beaucoup. L’année précédente, son frère par Anabaa était le poulain le plus curieux, joueur et téméraire. Il venait m’inspecter, façon traditionnellement équine : chaussures, capuche, cheveux. Il s’appelle Sinnkosako désormais, mais on y reviendra plus tard. Il y a Petite Spéciale, qui a une bien jolie tête. Fishy Tale, aussi, et deux pouliches alezanes. Une petite baie et sa mère de la même robe, qui me regarde beaucoup et dont je prends pas mal de photos. Et Nera Zilzal, la grande noire aux oreilles en banane et sa pouliche pleurnicharde, une autre Spirit One. En tant que mère de Nera Divine, je m’attendais à voir une alezane, mais non. C’est vrai qu’elle a aussi eu Pistachette et Itri, toutes deux baies. Je ne sais pas pourquoi je me suis mis ça dans la tête.
Broken Innate et sa petite.
Petite Spéciale
Reinamixa
C’est l’heure des yearlings. De l’autre côté du ruisseau, un lot de jeunes bien curieux nous attend. Parmi eux, une pouliche baie portant une longue liste en tête que je reconnais immédiatement : la fille de First Daisy, par Great Journey, logiquement nommée First Journey. Il y a aussi trois gris, dont deux qui restent un peu à l’écart avec un autre yearling. L’un des gris est sûrement la pouliche d’Alyssa Song que j’avais vue l’année précédente. Balladin est d’un coup beaucoup moins fier quand il voit s’avancer toutes ces têtes juste curieuses… mais un peu trop nombreuses à son goût. Le troupeau est vif, finit par s’en aller. Il tournera au fond du pré, mais ne reviendra pas. Demi tour et direction le château, pour voir un autre lot de yearling. Sinnkosako est le plus beau, un joli bai au poil brillant. Il y a aussi Broken Journey, le plus beau aussi, de ceux qui portent une étoile. Ces deux là ont perdus leur curiosité innocente. Ils ont grandi, et bien. Parmi les autres, on trouve notre bonheur : l’inspection est faite en règle, rien n’est oublié. Les mouches sont un peu pressantes, mais bon, si ce n’est que ça…
Sinnkosako devant le château de Lonray.
Broken Journey
C'est un peu long, j'espère que vous avez eu le courage de tout lire, et surtout que ça vous a plu. Je ne suis pas une pro, les avis que je donne sur les étalons ne sont peut-être pas toujours exact, mais bon, c'est ce que j'ai vu. En tout cas je remercie tout ceux qui nous ont accueilli, ça a toujours été très agréable. Enfin, je n'ai mis ici qu'une petite sélection de photos, les autres sont dans ma galerie perso : Galerie perso de Lyxa. Il y a aussi l'album de l'an dernier, où vous pourrez voir Sinnkosako, Broken Journey, First Journey, ... quand ils étaient foals.
~~~ Trust me, I do that all time. ~~~
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| 22.08.10 - 13:11 |
 
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Visite des haras - Périplum
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c'était un instant de rêve.
