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 Man-o-War |
 # 21 ≡ Re: coup de gueule |
Course A
139 posts depuis
le 21/5/2004
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J'aimerais mettre un peu un bémol au post d'Hayrton. Je n'ai pas constaté qu'il y ait moins de respect envers les chevaux dans le monde des courses par rapport aux autres milieux. Tout d'abord, pour une raison triviale : un cheval de course, ca vaut cher. Je pourrais citer une infinité de cas de chevaux récupéré par des "amis des bêtes" et qui ont fini au fond d'un pré, pas nourris l'hiver, pas vermifugés, pas parés, mais pas montés non plus parce que "la pauvre bête vient des courses et a déjà bien servi l'homme". Je ne parle pas non plus des abus des clubs hippiques et autres clubs de randonnées, qui sont beaucoup moins dénoncés mais, à mon sens, beaucoup plus fréquents.
Dans l'ensemble, un cheval de course sort à peu près tous les jours, a une nourriture adaptée et bénéficie des soins nécessaires. Ca n'est déjà pas rien.
Quand à la proportion de chevaux qui partent à l'abattoir, elle est certes importante et regrettable, mais je comprends aussi les professionnels que je cotoie. Un éleveur qui a 10 poulains, 2 qualifiés, doit caser les 8 autres. S'il y a des amateurs ici, je peux fournir galopeur ou trotteur pas chers, qualités non garanties, vous ferez une bonne action. Le problème : trouver aussi l'acheteur compétent, car il n'est pas question de vendre un cheval de course (même gentil) à n'importe qui. Il est toujours facile de vendre au rabais un cheval pour se donner bonne conscience et se dire qu'on ne l'a pas envoyé à la boucherie. Mais si le cheval envoie ensuite un gamin à l'hopital, la conscience risque de se réveiller malgré tout.
Je ne trouve pas non plus que les chevaux de courses soient particulièrement malmenés dans leur dressage. De toute façon, un cheval qui souffre courra mal. Même s'il peut exister des "barbares" partout, c'est évident. La encore, on dénonce moins les gamins que l'on met avec éperons, cravache et peu d'expérience sur des chevaux certes blasés mais qui subissent le traitement 4 à 5 fois par jour. C'est une pratique de plus en plus fréquente de mettre des gens inexpérimentés en mors de bride et éperons sous prétexte de "dresser". J'ai vu aussi des chevaux "enrênés" à la ficelle bleue à ballot en guise d'élastiques, parce que le type avait une telle mauvaise main (associée à un mors dur parce que le cheval était "difficile") que le cheval avait en permanence la tête en l'air. Ce ne sont pas des exemples isolés. Pour preuve, tous ces gens qui, attirés dans les clubs par amour du cheval, se sont enfuis après deux mois.
Ce qui se fait, par contre, au détriment de la santé des chevaux de course, c'est l'entraînement précoce. De plus en plus précoce, y compris pour les trotteurs, qu'il faut désormais qualifier à 2 ans, donc débourrer en fin d'année de yearling. La faute est ici collective : il "suffirait" de modifier les programmes.
Pour continuer, je ne pense pas que dire que Bago manque de classe, de tenue, d'adversaires ou de je ne sais quoi encore revienne à lui manquer de respect. Ca revient plutôt à ... faire erreur ! Dieu merci, je ne respecte pas plus les champions (grands ou petits) que les mauvais.
Enfin, la ou je rejoins Hayton, c'est sur les insultes que profèrent parfois les turfistes. J'y vais de ma petite annecdote, parce que j'en fulmine encore. L'autre jour, j'ai emmené aux courses un petit cheval qui, lorsqu'il était poulain, s'est brisé la hanche. Ca tient du miracle s'il a pu être sauvé, et d'un autre miracle si aujourd'hui, il peut courrir. Il est affectueux comme un chaton, et, quelque que soit sa qualité, le voir sur un hippodrome avait déjà de quoi nous mettre la larme à l'oeil. Bref, le cheval débutait à près de 60/1, face à des chevaux expérimentés, et il a dérobé méchamment à la sortie des boîtes, perdant toute chance. Un pauvre type à côté de moi l'a alors traité de tous les noms, disant qu'il fallait envoyer "ca" à l'abattoir tout de suite. Je ne me suis pas genée pour lui retourner les compliments.... Enfin, il faut penser aussi que ces turfistes-là contribuent aussi à nourrir nos chevaux.... |
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| 11.10.04 - 14:42 |
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| Hayrton |
# 22 ≡ Re: coup de gueule |
Course A
85 posts depuis
le 12/12/2003
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Pas moins de respect pour le cheval de course parce qu'il vaut cher? A quoi bon loger un enfant ou un adolescent dans un 4 étoiles pour lui mettre une balle dans la tête après quelques mois d'essai infructueux? Ouvrez donc un peu les yeux: un quart des chevaux qui partent à l'abattoir le sont sans aucune raison notifiée. Toutes les semaines, le « camion de la mort » passe au centre d’entraînement de Lyon-Parilly. Imaginez ce que cela peut-être dans les pôles plus importants ?
Quant à la vie agréable d'un cheval de course, j’y crois peu. Qui se verrait enfermé dans un box pendant vingt-trois heures pour avoir une permission de une heure au grand jour, en liberté de mouvement contrôlée. Pour les trotteurs, c'est un peu moins vrai puisqu'ils vont au paddock.
Dire que les chevaux de clubs sont moins bien traités que les chevaux de courses est à mon avis une ineptie. Je connais peu de club, c'est sûr, mais j'en connais au moins un où tous les chevaux sont mieux traités que les chevaux de courses. Les professionnels des courses argumentent que leurs chevaux ont plein de paille et qu’en club hippique, ils seraient « à la meule ». Franchement, si la meule c’est de faire trois ou quatre reprises par semaine, alors le centre d’entraînement de chevaux de courses est le camp de concentration.
Au niveau du dressage, ce n’est pas comparable puisque le cheval de courses n’est pour ainsi dire pas dressé : la grande majorité des écuries ne font pas travailler le dos, ne cherchent pas la souplesse, etc. Les chevaux sont conditionnés pour avancer le plus vite possible (jusqu’à leurs limites physiques) et c’est tout. Je n’ai personnellement jamais vu de dressage violent dans un club hippique, mais je sais que cela existe. Par contre, j’ai vu beaucoup de chevaux de courses saigner en raison d’un harnachement déficient. J’ai vu des pieds de trotteurs détruits du fait des les avoir couru déferrés. J’en ai vu avec la sole dégradée au point que le cheval pouvait à peine marcher.
Les prétendus soins aux chevaux de courses sont le plus souvent à base d'analgésiques qui ne font que cacher la douleur: une manière de courir le cheval sans qu'ils souffre mais en aggravant son état de santé. Et quand le mal se déclare supérieur aux doses de « poisons vétérinaires », je ne vous dis pas dans quel état de délabrement est le cheval.
Pour ce qui est de la réforme, il ne faut évidemment pas vouloir réformer tous les chevaux, à tout prix: certains sont dangereux pour l'homme mais ils ne représentent qu'une infime minorité, sans doute de l'ordre de 5%. Quand bien même est-il dangereux, cet individu dont on a voulu la naissance ne mérite-t-il pas la vie, fut-elle paisible au fond d'un pré? Car le cheval n'a pas besoin d'être monté pour être heureux.
De toute façon, même au moment de réformer, les prétendus hommes de chevaux sont malhonnêtes, pour la plupart. Ils sont rares ceux qui préfèrent donner un cheval en étant sûr qu’il soit bien accueilli plutôt que de toucher 4.000 ou 5.000 francs –non déclarés, évidemment- en revendant le malheureux à n’importe quel acheteur venu.
Je suis certainement excessif dans mes propos mais je suis aussi très remonté. J’adore les courses de chevaux mais j’y croise trop peu de vrais amoureux de l’équidé. Prendre le temps de voir un cheval, de le comprendre. Cela permet de sentir quand il est réellement heureux, et les conditions dans lesquelles il peut l’être. Maintenant, il est certainement beaucoup plus confortable de ne pas vouloir se poser trop de questions. |
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| 11.10.04 - 15:48 |
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