Pride
Les esprits s’échauffent chez nos amis de Courses-France, et les arcs se tendent un peu partout dans le microcosme, à commencer par les entourages des pur-sang destinés à se produire ce Dimanche dans l’épreuve que les cocardiers se plaisent à nommer « championnat du monde du pur-sang ». A ce propos, dommage que
Hard Buck ne soit pas de la partie, ce qui eût contribué à atténuer le caractère un peu galvaudé de l’expression qui précède, sauf à dire que chaque année, personne ne le conteste, l’
Arc propose le meilleur plateau de la planète. Après sa deuxième place des
King George, il semblait naturel que
Hard Buck participe à l’
Arc, mais quelques spécialistes américains encore terrifiés par les 16 longueurs que s’était mangées
Tom Rolfe en 65*, ont dû décourager l’entourage de l’Américain avec des mises en garde du style, "tu sais coco, Ascot ça va encore mais Longchamp, c’est autre chose", etc.
Cette année cependant, la volée de flèches qui se décochera aux alentours de 17 h. 30, n’aura pas une portée bien longue, car il n’est cheval qui ait fait preuve de haute qualité cette saison. Enfin bon, le poteau d'arrivée sera quand même franchi, et on peut maintenant goûter tranquillou au listing déjà bien apuré qui nous est servi en guise de hors d’œuvre. Voici mes favoris :
Ouija Board : le souvenir d’User Friendly.
Cet Arc me fait étrangement penser à celui de 92 (Subotica), ouvert, avec tous les gagnants classiques anglais et français dont Polytain auquel Blue Canari peut être comparé, ce qui n’est pas très flatteur. User Friendly ne s'inclina au terme d'une superbe empoignade et elle paya là sans doute ses efforts du St Leger.
Dans les Oaks, Ouija Board a mis 10 longueurs à Punctilious qui elle-même en a mis 3 à Quiff dans les Ribbesdale Stakes, la même Quiff qui a inquiété Rule of Law dans le St Leger, le même Rule of law devancé par Tycoon dans l’Irish derby, le même Tycoon qui a fini à 6 longueurs de Doyen dans les King George.
Tout cela est évidemment tiré par les cheveux et peut être contredit par d’autres lignes, je le concède, mais j’y crois (encore faut-il qu’elle courre...)
Warrsan : le spectre - n’exagérons rien quand même - de 2002
Fils de Caerleon, 6 ans, gagnant du Grand Prix de Baden Baden, il est le cheval qui fait peur à tout le monde. Je cède ici à la rationalité hippique, si tant est qu’elle existe, car je ne souhaite pas forcément sa victoire.
Vallée Enchantée : la tradition Wildenstein
La réussite des bleus dans l’Arc est proverbiale : Sagace, Allez France, Peintre Célèbre et All Along à laquelle on pensera peut être en voyant la crevette bleue devant les stalles.
North Light et Grey Swallow : les derby winners
Pour reprendre le parallèle de 92, ils sont un peu les Dr Devious et St Jovite de la course. Impossible de les écarter...
Latice
Valixir et CherryMix : l’elixir selon Fabre
On le sait bien, il n’y a pas qu’un cheval pour vous faire passer pour un âne, il y a aussi André Fabre. Fallait-il être aveugle comme moi et d’autres pour croire en Diamond Green dans le Moulin, sans discerner dans l’engagement tardif de Grey Lilas, la préférence de l’entraîneur qui apprend le matin de ses effectifs pléthoriques, appelés de facto à se produire dans les mêmes épreuves, ce que les turfistes comprennent l’après midi, juste après être passés au guichet. Dans le même ordre d’idée, soulignons également l’abandon par Soumillon de Latice au profit de Cherry Mix, ce qui témoigne d’un manque flagrant de galanterie mais surtout de la confiance que doit inspirer le deuxième Lagardère à Fabre...
*Faut dire qu’il était mal tombé.